(Agence Ecofin) - Lundi dernier, le groupe Barclays Africa n’a pu lever que 642 millions de rands (49 millions de $) sur 1,5 milliard de rands (114 millions de dollars) d’obligations émises sur le marché de la dette. Cette contreperformance est le résultat de l’accroissement actuel des émissions des banques. Elle reste également liée à la sortie imminente du géant britannique Barclays Plc du capital de sa filiale Barclays Africa.
En effet, Barclays a dévoilé il y a un an, un plan de simplification de ses activités et de réduction des coûts passant notamment par l'abandon de ses activités en Afrique. La banque britannique avait déclaré qu'elle vendrait au cours des deux ou trois prochaines années sa participation de 62% dans sa filiale Barclays Africa Group pour se concentrer sur ses deux principales divisions dégageant une rentabilité des capitaux propres supérieure à 10%, Barclays UK et Barclays Corporate and International. Après avoir vendu plus de 12 % de Barclays Afrique en mai dernier, la société mère détient actuellement environ 50 % du capital de Barclays Africa Group.
De plus, le nombre des émissions obligataires des banques sud-africaines a augmenté considérablement, avec 15 milliards de rands de ventes attendus en mars, en raison des rachats d'obligations, du durcissement des spreads significatifs et de la demande refoulée des investisseurs.
Les banques sud-africaines ont levé en glissement annuel, 17,1 milliards de rands (1,3 milliards de $) cette année, soit plus du double des 7,8 milliards de rands mobilisés un an plus tôt, pour se conformer aux nouvelles règles de Bâle III. Les nouvelles règlementations de Bâle III obligent en effet les banques à détenir plus de capitaux à long terme.
Selon Kagiso Asset Management, la vente en attente de la participation restante du groupe britannique dans le capital de Barclays Africa a accentué l’inquiétude des investisseurs. « Il y a beaucoup d’émissions d’obligations en ce moment alors que les banques se préparent à Bâle III », a déclaré Gavin Wood, directeur des investissements chez Kagiso, basé à Johannesburg. « La vente à la baisse de Barclays est un point négatif et clairement Barclays Africa ne voulait pas trop rabaisser les prix émis », a-t-il ajouté.
Les compagnies comme FirstRand bank ont décidé de vendre plus d'obligations dans des placements privés à partir de la fin de l'année dernière pour répondre à la demande et bénéficier de la baisse des coûts d'emprunt. Les appels de petits investisseurs qui ont également demandé des dettes ont incité Barclays Africa et le groupe Nedbank à émettre ce mois-ci.
Au cours de la deuxième moitié de l'année dernière, la majorité de la dette secondaire du groupe Barclays Africa a été augmentée par des placements privés.
Fiacre E. Kakpo
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