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Sénégal: Dangote autorisé à reprendre les travaux de construction de sa cimenterie

  • Date de création: 04 octobre 2013 03:42

(Agence Ecofin) - Le groupe nigérian Dangote Cement vient d’être autorisé à reprendre les travaux de construction de sa cimenterie situé dans le département de Thiès (Ouest du Sénégal) après avoir remporté une nouvelle manche de la bataille judiciaire autour de la propriété d’un terrain l’opposant à des héritiers d’un dignitaire religieux, apprend-on  le 2 octobre de sources médiatiques sénégalaises.  «Après que la cour suprême a rendu son verdict en faveur de la société Dangote, le préfet de la région de Thiès n'a pas perdu du temps en envoyant un arrêté préfectoral à la société Dangote, l'autorisant à reprendre les travaux de construction de la cimenterie de Pout », écrit  le site d’information rewmi.com le 2 octobre.

«Le préfet de Thiès vient de notifier au directeur général de la Cimenterie un arrêté portant levée de suspension des travaux. La décision qui est tombée le 30 septembre dernier permet ainsi la poursuite des travaux de l’usine », précise de son côté le portail leral.net.

Dangote Cement avait entamé en 2012 la construction d’une cimenterie sur un terrain qui lui avait été cédé par l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade.  Mais ce même terrain avait été également octroyé auparavant sous  le même régime Wade par décret  à l’ancien calife des Mourides Serigne Saliou. Les héritiers de ce dignitaire religieux avait saisi, fin 2012,  la justice pour faire valoir leur droit de propriété sur le terrain objet du litige.

En première instance, un tribunal de Thiès avait a rejeté  le recours introduit par les  héritiers de Serigne Saliou pour contester l’attribution du terrain à Dangote Cement,  estimant qu’il était «mal fondé». La Cour d’appel avait, cependant,  condamné le groupe cimentier nigérian  à payer la somme de 800 millions de FCFA aux héritiers du calife des Mourides. Les travaux  de construction de la cimenterie ont été ainsi interrompus depuis février 2013, en attendant  une décision de définitive de la justice.

La Cour de cassation du Sénégal, la plus haute instance du système judiciaire du pays, a, toutefois,  cassé le 21 août  dernier la décision de la cour d’appel qui donnait raison aux héritiers de Serigne Saliou. La Cour  suprême a fondé sa décision sur les dispositions de la loi sur le domaine national ainsi que ses décrets d’application stipulant que l’attribution de terres du domaine national ne peut pas être transmise par héritage.

Selon la juridiction, le décès de Feu Sérigne Saliou entraîne de facto  l’annulation du droit d’exploitation du terrain par les héritiers de l’ancien calife des Mourides.  La Cour de cassation a, cependant, renvoyé l’affaire devant la Cour d’appel, tout en précisant que les juges qui avaient statué sur l’affaire vont être remplacés.

Le patron de Dangote Cement, Aliko Dangote, avait accusé, en mai dernier, les hautes  autorités sénégalaises de bloquer son projet de cimenterie à Pout pour favoriser une filiale cimentière locale du groupe français Vicat. Dans un entretien accordé au quotidien financier américain The Wall Street Journal,  le tycoon nigérian a accusé le pouvoir sénégalais  d’avoir «cédé aux pressions de pressions de Nicolas Sarkozy d'abord et de François Hollande ensuite, pour bloquer son projet de cimenterie et favoriser ainsi le groupe Vicat». Le président sénégalais Macky Sall a cependant démenti avoir cédé aux pressions d’un lobby d’affaires français pour bloquer ce projet, indiquant  qu’il «ne peut pas s’immiscer dans une affaire dont l’instruction est en cours».

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