(Agence Ecofin) - Oando Energy Resources (OER) une filiale d’Oando Plc, l’unique groupe nigérian présent sur les marchés financiers de Lagos et de Johannesburg, a indiqué dans un communiqué jeudi 30 janvier 2014, qu’il était désormais autorisé à procéder à une levé de fond de 50 millions $ à travers un placement privé de titre sous la forme d’offre d’actions ordinaires et de bons de souscription convertibles en actions.
Une procédure complexe dans laquelle OER envisage de libérer 35 070 063 actions ordinaires et 17 535 031 bons de garantie de souscription d’actions ordinaires présentes sur le marché financier de Toronto, au coût unitaire (une action ordinaire + une demi-garantie de souscription ) de 1,27 dollars canadiens, et dont la réalisation est tributaire d’un certains nombres de données dont des autorisations de la Bourse des valeurs de Toronto au Canada.
Le nom du bénéficiaire du placement n’a pas été indiqué clairement dans le communiqué d’Oando Plc, mais il apparaît qu’après avoir manqué de mobiliser les fonds suffisants pour financer l’acquisition de la filiale au Nigéria de l’américain Coconophillips, le groupe énergétique, dont le cours en bourse a fortement chuté depuis le début de l’année 2014, semble avoir trouvé une parade technique à ses défis financiers.
A un niveau plus global, le titre d’Oando Plc, qui durant les 3 dernières années a débuté l’année à chaque fois sur de grosses levées de capitaux, a chuté sur le marché de Johannesburg (-14,7%) et sur celui de Toronto (7,9%) et, de l’avis des analystes nigérians, l’entreprise risque de ne pas s’en sortir cette fois ci aussi facilement.
La libération d’une partie du capital de sa filiale à 94,6% semble désormais être une manœuvre comptable pour se donner plus de marges de manœuvre dans son projet d’acquisition de Coconophillips Nigeria. Dans son communiqué l’entreprise explique en effet qu’à tout moment, OER peut libérer ces actions à sa maison mère épongeant ainsi un prêt convertible que cette dernière lui a consenti, sans que cela n’entraine un conflit d’intérêts. Une pilule qui ne semble plus passer aux yeux des investisseurs qui ont multiplié des intentions de vente ces derniers temps, enfonçant davantage la chute de la valeur de ses titres. Sur la Nigeria Stock Exchange le titre a clôturé le 30 janvier sur une nouvelle baisse de 9,7%.
Il est à noter que le groupe Oando compte à son tour de table une holding dénommée Ocean & Oil Ltd qui en détient 32% d'actions ordinaires et au sein duquel le fonds d'investissement Emerging Capital Partners a annoncé début 2013, avoir investi 35 millions $.
Idriss Linge