(Agence Ecofin) - Le groupe français Bolloré a annoncé, le 19 juin, des investissements de 270 milliards FCFA dans le deuxième terminal à conteneurs du port autonome d’Abidjan alors que l’attribution de ce marché fait l’objet d’une grande polémique dans le pays et la sous-région. « Nous allons investir 270 milliards CFA dans le projet du deuxième terminal à conteneurs du Port d’Abidjan », a affirmé le président de Bolloré Africa Logistics, Dominique Lafont, à la presse à l’issue d’une audience avec le Premier ministre ivoirien Daniel Kablan Duncan.
M. Lafont a également indiqué que le groupe Bolloré envisage d’autres investissements importants en Côte d’Ivoire, citant notamment la réhabilitation du chemin de fer Abidjan-Niamey et le développement d’un grand centre de services pétroliers destiné à servir toute la région ouest-africaine.
L’attribution en mars 2013 du deuxième terminal à conteneurs du port d’Abdijan à un consortium comprenant le groupement APM Terminal du groupe Maerks (Danemark) et les groupes français Bolloré Africa Logistics et Bouygues Travaux publics a suscité une volée de bois vert auprès des candidats malheureux à l’appel d’offres lancé par le gouvernement ivoirien. Le groupement de CMA CGM avait déposé, en avril dernier, un recours devant les autorités portuaires d'Abidjan et devant la justice pour contester un processus entaché de « nombreuses irrégularités ». Plus récemment, le consortium NCT Necotrans/Movis qui dénonce notamment un « abus de position dominante » découlant du fait que le groupe français soit déjà concessionnaire du premier terminal depuis 2004, a vu sa plainte déclarée recevable par la Commission de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) en charge de la concurrence.
L’attribution du marché à Bolloré a même fait des vagues au sein du gouvernement ivoirien.
Dans un entretien publié le 5 juin par l’hebdomadaire français Le Nouvel Observateur, le ministre ivoirien du Commerce, Jean-Louis Billon a jugé « regrettable » l’attribution au groupe français de la gestion du deuxième terminal à conteneurs d’Abidjan, brocardant notamment « une situation de supermonopole ».
En réponse à ces multiples critiques, le président de Bolloré Africa Logistics a affirmé, le 19 juin, avoir un dossier « solide » à défendre devant l’UEMOA. « Bolloré a un dossier solide et nous pensons être en mesure pour notre part de convaincre l'UEMOA que le groupement auquel nous appartenons est le mieux qualifié pour développer l'attractivité et le développement du port d'Abidjan », a déclaré Dominique Lafont.
Sur la question-clé de la concurrence, « nous avons offert la plus grosse réduction de tarifs », ce qui « donne la garantie à la place d'Abidjan d'avoir les tarifs les plus intéressants », a-t-il assuré, précisant que « le deuxième terminal doit démarrer en 2017 ».
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.