(Agence Ecofin) - En Tanzanie, six fonds de pension se sont associés à la Société nationale immobilière, pour mettre en place un fonds global qui ambitionne d’atteindre 358 milliards de shillings tanzaniens (environ 195 millions $) et dont les ressources seront affectées vers le développement de projets dans le domaine de l'immobilier, a-t-on appris le 20 février 2015, de sources médiatiques locales.
« Nous avons l'intention d'orienter les investissements vers le développement des maisons d'habitation et des locaux commerciaux disponibles immédiatement à la vente et la location, afin de répondre à la demande croissante de logement sur le marché », a expliqué Fred Msemwa, qui est le directeur général et le manager du fonds ainsi créé.
Ce partenariat regroupe plusieurs fonds de pensions gouvernementaux, et constitue le tout premier fonds de placement immobilier en Afrique de l'Est.
L'initiative qui a reçu l'approbation du Capital Markets and Securities Authority (CMSA), le régulateur tanzanien du marché des capitaux, a été baptisée Watumishi Housing Company Real Estate Investment Trust (WHC-REIT), et devrait démarrer avec 68 milliards de shillings de liquidités disponibles. L’ensemble des 358 milliards de shillings seront donc mobilisés progressivement sur les cinq prochaines années.
Le fonds devrait être fermé dans les trois premières années de son existence, mais après cela, il est prévu de procéder à une offre publique de vente avec introduction sur le Dar Es Salam Stock Exchange, le marché financier tanzanien. Les premiers travaux ont déjà démarré et 50 maisons d'habitation sont annoncées pour bientôt.
L'initiative prend corps dans un contexte marqué en Tanzanie, par la hausse de la demande pour des logements confortables et pas chers, à mesure que la classe moyenne s’agrandit, avec des habitudes de consommation plus sophistiquées.
Cette initiative est aussi révélatrice, de la capacité qu'ont les fonds de pension en Afrique, de soutenir les investissements dans divers secteurs de l'économie en Afrique.Avec un volume global des actifs pouvant atteindre les 380 millions $, ces institutions représentent, en comparaison, la deuxième puissance économique d’Afrique, devançant l'Afrique du Sud qui a un produit intérieur brut (2014), de 350 milliards $. Pourtant on retrouve souvent très peu de ces fonds dans le domaine de l'investissement privé. Ils préfèrent le plus souvent les emprunts obligataires aux rendements moins importants mais plus sûrs.
Idriss Linge
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »