(Agence Ecofin) - Les pays émergents doivent investir 2000 milliards de dollars par an dans les infrastructures d’ici 2020, soit 6 à 8% de leur PIB, pour poursuivre leur développement, selon un rapport du cabinet Llewellyn Consulting commissionné par le négociant de matières premières Trafigura. Selon ce rapport publié le 12 mars, le déficit d’infrastructures (ports, routes, chemins de fer, réseaux électriques, eau, assainissement etc..), est particulièrement criant en Afrique. La Banque africaine de développement (BAD) a, en effet, estimé que les investissements dans les infrastructures devront dépasser 90 milliards de dollars par an sur le continent au cours des dix années à venir, soit environ 15% du PIB de la région.
Le président exécutif et co-fondateur du groupe Trafigura, Claude Dauphin, estime que le recours aux grandes entreprises multinationales constituent une des solutions alternatives en matière de financement des investissements massifs nécessaires dans les infrastructures. Et pour cause: les Etats ne sont plus à même de jouer un rôle prédominant « vu que les finances publiques sont sous pression et que les gouvernements pas toujours les acteurs économiques les plus efficaces pour des méga-projets d’infrastructure ».
Autre contrainte qui impose aux pays émergents de rechercher des solutions alternatives en matière de financement: depuis la crise financière, les banques sont contraintes par une réglementation plus stricte, et prêtent moins facilement.
Le rapport souligne, d’autre part, que les géants du négoce de matières premières figurent désormais parmi les principaux bailleurs de fonds pour les projets d’infrastructures. D’autant plus que ces traders de matières premières jouent un rôle croissant dans la chaîne logistique et ne se contentent plus aujourd’hui d’acheter et de vendre les produits pétroliers, les métaux, les minerais ou les céréales à travers le monde. «De plus en plus, nous sommes aussi des investisseurs dans les infrastructures», précisé Claude Dauphin, dont le groupe a investi 6 milliards de dollars dans des actifs fixes dans les pays émergents au cours de dernières années.
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