Hassan Ouriagli met la SNI en ordre de marche avant de passer à la dimension continentale

(Agence Ecofin) - Au Maroc, la SNI poursuit son désengagement du secteur agro-industriel et fourbit ses armes avant de passer à la dimension continentale. Une nouvelle étape vient d’être franchie avec la cession de 9,1% du capital de Cosumar, soit 3 817 190 actions de la principale compagnie sucrière du pays. Une trentaine d'investisseurs, aussi bien nationaux qu'internationaux, composés principalement d'OPCVM, ont saisi l’opportunité. Cette cession, annoncée au Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM), est le dernier acte d’un mouvement de retrait qui a débuté en 2013 avec la vente de 27,5% des actions de la compagnie au groupe Wilmar, pour une valeur de 2,3 milliards de dollars. En 2014, le holding a cédé un autre bloc de 25% du capital à des investisseurs marocains.

Depuis l’arrivée de Hassan Ouriagli à la tête de la SNI, en septembre 2014, la mutation du holding marocain en un fonds d’investissement panafricain, à long terme et à vocation minoritaire, est menée tambour battant.

Tout d’abord, le management a été remanié avec l’arrivée de Abdallah Tabat à la tête du groupe de distribution Marjane et de Tajeddine Guennouni aux commandes de Sotherma, pendant que la direction de Optorg (Tractafric) a été confiée au PCA de la Sonasid, Ramses Arroub. Et le mois dernier, Ali Harraj a été nommé PDG de Wafa Assurance.

Hassan Ouriagli lui-même a pris la tête du conseil d’administration de l’opérateur télécom Inwi. Sous cette nouvelle présidence, l’opérateur a annoncé son intention d’investir la somme de 10 milliards de dirhams marocains (1,04 milliard de dollars) sur les cinq prochaines années afin de financer le déploiement de la 4G sur tout le territoire national. La technologie tant attendue est annoncée par le gouvernement pour 2016. Le conseil d’administration a également décidé, pour la première fois dans l’histoire de l’opérateur, le versement de 300 millions de dirhams de dividendes au titre de l’exercice écoulé.

La SNI, qui semble avoir le vent en poupe, est également portée par les bons résultats du groupe financier Attijariwafa Bank dont les résultats de 2014 font apparaître un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 4,4 milliards de dirhams (463 millions de dollars), en hausse de 5,2 % par rapport à 2013. Le produit net bancaire (PNB) du groupe a également enregistré une augmentation de 8,8%, à 19,4 milliards de dirhams, reflétant ainsi la croissance des dépôts et des prêts, respectivement de 13 % et 1,7%.

Fort de son implantation dans 23 pays d’Afrique, le groupe Attijari a également développé le rendez-vous annuel Afrique Développement, dont la 3^ème édition clôturée le 20 février, a confirmé son positionnement de Davos africain. A cette occasion, Marjane, le premier groupe marocain de distribution, a annoncé sa prochaine implantation en Côte d’Ivoire, prélude à un développement africain plus large qui devrait passer, entre autres, par le Sénégal et la Tunisie.

La stratégie mise en place par Mounir Majidi, président du holding royal Siger, principal actionnaire de la SNI, commence ainsi à porter ses fruits. Dans les prochaines étapes de ce parcours, Hassan Ouriagli, qui a acquis la double expérience de la haute finance au sein de l’ONA, et de l’Afrique à la tête du groupe Optorg, devrait s’appuyer sur la valorisation du portefeuille acquis pour mobiliser des capitaux auprès de nouveaux investisseurs institutionnels, nationaux et internationaux, avant d’entamer ses premières opérations sur ses principaux relais de croissance, notamment les secteurs de l’énergie, de la grande distribution et des télécoms.