(Agence Ecofin) - L'opérateur pétrolier nigérian Seplat Petroleum Development a confirmé dans un communiqué le 8 janvier 2014, avoir effectué une « approche très préliminaire, relativement à une possible fusion avec Afren Plc », précisant toutefois qu'il ne peut être dit avec précision si une offre sera faite, ni quels pourraient être les termes d'une telle offre.
L'information tombe alors que se dessine une reconfiguration des acteurs du secteur pétrolier nigérian, du fait de la baisse du prix du baril de pétrole sur le marché international, une situation dont l'issue n'est pas arrêtée. Ajouté à cela, un scandale de gouvernance d'entreprise a récemment frappé des principaux dirigeants chez Afren, sapant la confiance des investisseurs à son endroit. Enfin, le ratio de sa valeur globale sur son résultat opérationnel s'affiche à 2,5 sur les 12 prochains mois, un niveau bien plus faible que celui des entreprises de même catégorie comme Tullow Oil ou encore Bowleven.
La communication de Seplat devrait donc jeter un élément supplémentaire aux spéculations qui parcourent la communauté des investisseurs proches de ces deux entreprises, mais aussi de MPI, société de participation du groupe français Maurel & Prom, qui détient une participation effective de 21,8% au sein de l'entreprise nigériane. La grosse inquiétude pour les investisseurs de MPI étant celle d'une dilution de leurs intérêts au sein de Seplat. Dans ce contexte, les différents scenarii de rapprochement font aujourd'hui l'objet de discussions chez les investisseurs.
Certes Seplat a vu sa capitalisation boursière reculer de près de 40% depuis octobre 2014 dernier. Toutefois, les experts la créditent d'avoir une trésorerie suffisante pour faire une proposition financière à Afren, même si une meilleure gestion prévisionnelle pourrait lui recommander de conduire une partie de l’opération en cash et l'autre part en actions accordées aux investisseurs d'Afren dans la nouvelle entité qui naitrait à terme.
La position de MPI dans cette opération n'est pas encore connue. A première vue, une fusion entre Seplat et Afren devrait diluer sa part dans le capital de la nouvelle entité, mais cela ne pèserait pas forcément sur la rentabilité de cet investissement dans la mesure où de nouveaux actifs s'ajouteraient à l'existant, augurant des bénéfices supplémentaires dès que la conjoncture pétrolière se sera un peu détendue.
D'un autre côté le groupe français, qui bénéficie d'une solide trésorerie de l'ordre de 280 millions d'euros, peut, soit contribuer à l'acquisition d'Afren, soit alors lui faire une offre d'acquisition partielle et, dans les deux cas, maintenir ou renforcer son positionnement au sein de la nouvelle entité. Seplat a jusqu'au 19 janvier 2014 pour se prononcer en vertu de la règlementation britannique et peut obtenir une prolongation auprès de la commission des acquisitions.
Idriss Linge