(Agence Ecofin) - Une communication tatillonne. Voilà le reproche fait au gouvernement d’Algérie depuis l’enlèvement du Français Hervé Gourdel et l’exécution de ce dernier en territoire national. Plusieurs journaux algériens en ligne constatent la mauvaise communication de l’exécutif.
« Maladroits, absents et potentiellement inaudibles, les responsables algériens et les médias publics n’ont pris aucune position, ni fait de déclarations », observe Algérie-Focus.com. Le site d’information déplore que la population nationale ait appris la mort de l’otage français dans leur pays, de la bouche du chef de l’Etat français, François Hollande qui se trouvait à New-York. Et pour cause, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, est quasi absent de la scène publique. On le sait très malade bien avant sa réélection en avril dernier.
Le quotidien électronique Tout sur l’Algérie (TSA), fait savoir que le pays n’a jamais formellement condamné le kidnapping d’Hervé Gourdel dimanche dernier, 21 septembre. Or presque tous les gouvernements du monde l’ont fait. En France, le président de la République, le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères ont chacun fait une déclaration officielle pour dénoncer l’acte de l’organisation terroriste Jund-Al-Khalifa.
En Algérie, les officiels sont restés muets jusqu’à ce que le ministre de l’Intérieur brise le silence lundi soir, pour confirmer le rapt, sans une quelconque condamnation. Alors que le monde s’émouvait encore de l’action des terroristes, le ministre algérien de l’Industrie et des Mines, Abdesselem Bouchouareb, en minimisait l’impact économique sur l’Algérie. « Ce genre de problèmes survient tous les jours dans de nombreux pays à travers le monde. Cela n’a jamais affecté la marche de l’économie mondiale », avait-il dit.
Pendant ce temps, Abdelaziz Bouteflika est demeuré invisible. C’est le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a eu une discussion téléphonique avec François Hollande, révèle TSA. Le journal dit qu’il a contacté un membre du cabinet du Premier ministre, mais celui-ci a répondu qu’il n’avait « aucune information à communiquer à la presse », puis a déclaré : « Adressez-vous au ministère des Affaires étrangères ».
A New-York où il participait à l’Assemblée générale de l’Onu, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, s’est limité à parler de la situation en Libye, ignorant la prise d’otage dans son propre pays.
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