Les actifs africains peu touchés par les premières cessions du processus de fusion entre Lafarge et Holcim

(Agence Ecofin) - Les cimentiers Lafarge (français) et Holcim (suisse), en cours de fusion, ont annoncé lundi 7 juillet, des cessions d’actifs qui toucheront près de 10 000 personnes dans le monde. Un comité de désinvestissements avait été constitué par les deux sociétés, afin de préparer le processus de cession, à la suite de l'annonce de leur projet de fusion, le 7 avril dernier, et il a rendu ses premières résolutions d'où il ressort que l'Afrique est peu concernée.

Ainsi les deux groupes ont décidé de se défaire de plusieurs de leurs actifs en Europe, principalement en France (pour les actifs d’Holcim) et en Allemagne (pour les actifs de Lafarge). Une des cessions envisagée parmi les plus importantes interviendra au Royaume-Uni où sont visés tous les actifs de Lafarge Tarmac. S’y ajoutent la Hongrie, la Serbie et la Roumanie.

Rappelons que la cession de Lafarge Tarmac est beaucoup plus complexe dans la mesure où il faudra attendre que soit finalisée l'acquisition par Lafarge des 50% d'Anglo American. Sur les autres continents, des cessions d'actifs interviendront au Brésil, au Canada et aux Philippines. Le seul pays africain concerné par cette série de mesures, est L'Île Maurice, où Holcim cédera ses actifs.

Pour l'instant le nouveau groupe Lafarge-Holcim semble vouloir conserver l'ensemble des actifs d'Afrique et du Moyen Orient. Un commentaire sur le sujet a été requis auprès des services relations presse de Lafarge et est en attente de réponses. Précisons, que les groupes, à eux deux, possèdent près de 22 cimenteries en Afrique, ce qui reste relativement modeste compte tenu de la concurrence actuelle et celle qui interviendra à terme, avec des cimentiers locaux

Le groupe Lafarge a toutefois annoncé la fusion de deux de ses plus importantes installations africaines, notamment celles de l'Afrique du sud et du Nigéria. Au Kenya, le groupe français Lafarge doit déjà faire face à cette question, en raison de sa présence majoritaire au sein de deux cimentiers (East Africa Portland Cement et Bamburi Cement)

Les deux sociétés ont fait part de ce qu'elles continueront à évaluer les situations où des désinvestissements « pourraient être nécessaires en fonction de l'appréciation des recouvrements géographiques ou de demandes des autorités de la concurrence ».

Même si le continent Africain reste un marché frontière, avec le Moyen-Orient, il occupe une place importante pour les deux groupes, notamment Lafarge. Le cimentier français, sur ces deux zones, a réalisé ses plus fortes ventes au premier trimestre 2014 (1,21 milliard $) et le Suisse sur le même terrain a réalisé des revenus de 230 millions $.

Idriss Linge