(Agence Ecofin) - Les forces loyales au président sud-soudanais Salva Kiir et les rebelles menés par l'ex-vice-président Riek Machar ont signé dans la soirée du 23 janvier un accord de cessez-le-feu destiné à mettre fin à cinq semaines d'affrontements qui ont fait plusieurs milliers de morts et plus d'un demi-million de déplacés.
En théorie les armes devraient cesser de crépiter au Soudan du Sud, 24 heures après la signature de cet accord. Mais l’application du texte signé devant des diplomates étrangers et des journalistes dans la capitale éthiopienne Addis Abeba dépendra de la capacité de M. Machar à faire obéir ses troupes, dont une partie est autonome.
Les belligérants négociaient laborieusement depuis trois semaines dans la capitale éthiopienne, sous l’égide de l’organisation est-africaine Igad (Autorité intergouvernementale sur le développement ou Intergovernmental Authority on Development regroupant Djibouti, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Kenya, la Somalie, le Soudan et l’Ouganda).L’accord de cessez-le-feu prévoit aussi la libération de onze détenus proches de Riek Machar, arrêtés au début des combats qui ont éclaté entre unités rivales de l’armée à Juba le 15 décembre. Aucune date n’a cependant été donnée pour cette libération.Les rebelles, qui demandaient également le départ des troupes ougandaises du pays, ont obtenu satisfaction sur ce point. Le texte de l'accord prévoit, selon Mar Nyot, porte-parole de la délégation des rebelles, «le retrait des forces alliées invitées par les deux camps».
Au cours de la cérémonie de signature, le négociateur en chef de la rébellion, Taban Deng, a déclaré que ces deux accords «sont les ingrédients pour créer un environnement propice à une paix totale dans mon pays».«Nous espérons pouvoir atteindre rapidement un accord plus global qui mettra un terme au bain de sang», a de son côté lancé le négociateur en chef du gouvernement, Nhial Deng Nhial.
Le Soudan du Sud est ravagé depuis le15 décembre par des combats entre les forces sud-soudanaises loyales au président Salva Kiir et la rébellion regroupée derrière Riek Machar.
Salva Kiir accuse Riek Machar, limogé en juillet dernier, et ses alliés de tentative de coup d’Etat. Ce dernier nie et reproche au premier de ne chercher qu’un prétexte pour se débarrasser de ses rivaux politiques au sein du régime, issu de la rébellion sudiste qui a combattu Khartoum pendant la longue guerre civile (1983-2005) ayant débouché sur l’indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011.
La Maison Blanche a qualifié la signature de l’accord de cessez-le-feu de «première étape cruciale» dans le règlement de cette crise meurtrière et souhaitait voir «les deux parties appliquer rapidement et pleinement» les clauses de cet accord. Les Etats-Unis, parrains de l'indépendance du Soudan du Sud en 2011, ont multiplié les pressions ces dernières semaines pour tenter d'éviter son éclatement.