(Agence Ecofin) - Christophe de Margerie, le PDG de Total, dans une interview accordée au Wall Street Journal, a fait savoir que son entreprise resterait et poursuivrait ses investissements en Egypte. « La vision de Total sur l’Egypte à moyen et à long terme est positive », a fait savoir M. de Margerie, confirmant aussi la poursuite des investissements de son groupe en Libye, un autre pays en proie aux crises post printemps arabe.
Total est actuellement en discussion avec le groupe américain Chevron Texaco pour le rachat de ses stations (66) dans le pays. Total, qui possède déjà un réseau de près de 70 stations en Egypte, avait racheté au printemps celui de Shell qui compte 85 stations, a-t-on appris du journal Les Echos. Si le deal avec l’Américain se concrétise, le groupe français représentera 14 % du marché égyptien avec 218 stations-services.
Christophe de Margerie a par ailleurs indiqué que son groupe accroîtrait son programme de cession d’actifs, tout en maintenant son objectif de croissance à 3%. Objectif qui repose sur le pari audacieux d’un retour rapide au calme dans les zones Moyen Orient et Afrique du Nord
« Si un consensus est trouvé sur la Syrie, si la situation s'apaise en Egypte et si la production repart en Libye, il est clair que les prix du pétrole retomberont. J'ai déjà dit, et je n'en démords pas, il devrait être autour de 100$ à 110 $ (le baril) », a expliqué M. de Margerie au Wall Street Journal
En attendant l’entreprise doit faire face à un gros défi sécuritaire en Egypte. Le groupe y compterait aujourd'hui 130 salariés alors que sa filiale Bostik a ouvert en 2012 une usine de colles industrielles au Caire. Vendredi 20 septembre son titre perdait 0,42% sur la bourse de Paris. Difficile cependant d’associer cette baisse à son évolution en Egypte où l’Etat d’urgence reste maintenu.