(Agence Ecofin) - Dans un entretien paru dans le Bulletin de l’Industrie Pétrolière (BIP), Yves-Louis Darricarrère, directeur général de la branche Exploration & Production de Total, annonce, entre autres, un budget exploration augmenté de 20% par rapport à l’an passé.
Selon le dirigeant de la firme française, Total a remporté de brillants succès en exploration, « notamment dans les zones que l’on connaît bien, la mer du Nord et le golfe de Guinée », précise-t-il. Mais il n’entend pas en rester là, fort d’un budget exploration en hausse, qui « atteindra 2,1 milliards de dollars cette année, contre 1,75 milliard dépensé en 2010 ». L’Afrique continuera à se tailler la part du lion avec « un gros tiers de ce budget », le reste se partageant entre l’Asie et le Moyen-Orient (25%), l’Europe du Nord et continentale (20%) et l’Amérique (20%).
Des vents de révolte
Dans cet entretien, M. Darricarrère évoque la situation de Total dans les pays arabes agités par des vents de révolte : « La production de Total en Libye était de 55 000 barils par jour en 2010, soit environ 2,3% de notre production mondiale. Elle est aujourd’hui totalement à l’arrêt, aussi bien à terre, sur le champ de Mabruk, qu’en mer sur celui d’Al Jurf, de même que sur les blocs où nous sommes associés à Repsol. Nous avons rapatrié tout notre personnel et les familles. Mais nous restons en contact étroit avec nos salariés libyens. Mabruk Oil Operations, la co-entreprise qui opère Mabruk et Al Jurf, reste en contact technique avec la NOC. » Pour la compagnie française, la situation est également préoccupante au Yémen : « Nous avons effectivement une implantation forte au Yémen, où Total est actif sur deux bassins pétroliers et participe au projet Yemen LNG qui, après la mise en production du deuxième train au printemps 2010, est pleinement opérationnel. Jusqu’au 15 mars, il n’y avait aucun problème de production dans le pays. Mais à la suite d’un acte de sabotage sur un oléoduc, qui nous est d’ailleurs totalement extérieur, le fonctionnement de l’usine de Yemen LNG pourrait être ralenti par contrecoup. Quoi qu’il en soit, nous suivons la situation avec beaucoup d’attention car c’est un pays important pour nous, où nous avons beaucoup investi et où la présence de Total est emblématique. »
Catastrophe japonaise
Enfin, concernant la catastrophe que subit actuellement le Japon, pour le dirigeant de Total, « le développement de l’énergie nucléaire, qui commençait à redémarrer, peut-être plus dans les idées que dans les faits d’ailleurs, va susciter des interrogations ».