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Christine Lagarde, DG du FMI, mise en examen pour  «négligence» dans l’affaire Tapie

  • Date de création: 27 août 2014 14:33

(Agence Ecofin) - La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde a annoncé, le 27 août,  avoir été mise en examen la veille à Paris pour «négligence» dans l'enquête sur la procédure d'arbitrage entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais.

Mme Lagarde n’entend pas cependant  démissionner de la direction du FMI: «Je retourne travailler à Washington dès cet après-midi», a-t-elle déclaré.

Selon ces proches, la patronne du FMI considère cette décision totalement infondée et a chargé son avocat de déposer tous les recours. L’affaire Tapie remonte à 1992-1993, lorsque l’homme d’affaires - qui avait alors intégré le gouvernement de François Mitterrand - vend pour l’équivalent de 135,5 millions d’euros le groupe Adidas, qu’il avait acquis grâce à un prêt du Crédit Lyonnais, alors sous contrôle public. C’est la banque qui avait été chargée de gérer la vente.

L’année suivante, Bernard Tapie et ses sociétés sont placés en liquidation judiciaire et Robert Louis-Dreyfus prend le contrôle d’Adidas pour l’équivalent de 701 millions d’euros. Bernard Tapie s’estime lésé par le Crédit Lyonnais. Il dénonce la vente et réclame 229 millions d’euros de plus-values de cession à la banque. Une longue bataille judiciaire s’engage…

En 2005, la cour d’appel de Paris condamne le Consortium de réalisation (CDR), structure publique créée pour gérer le passif du Crédit Lyonnais, à payer 135 millions d’euros à l’homme d’affaires. Mais en 2006, le jugement est annulé par la Cour de cassation.

L’année suivante, Christine Lagarde, alors ministre de l’Economie, valide la demande de Bernard Tapie de recourir à un arbitrage privé. Le consortium est condamné par le tribunal arbitral à verser 258 millions d’euros à Bernard Tapie, soit 403 millions avec les intérêts, soit beaucoup plus que prévu.

La commission d'instruction de la Cour de Justice de la République (CJR) entend comprendre le rôle qu'a pu jouer Christine Lagarde, en tant que ministre de l'Économie à l'époque, dans le choix pris à l'automne 2007 de préférer l'arbitrage, c'est-à-dire une justice privée, à la justice de droit commun.

Le FMI a déjà apporté son soutien à Christine Lagarde à plusieurs étapes de cette enquête ouverte pour «escroquerie en bande organisée».

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