Guinée: la police tire sur des opposants lors d’une manifestation contre l'insécurité
(Agence Ecofin) - La police guinéenne a ouvert le feu contre des partisans de l’opposition rassemblés dans plusieurs quartiers de la capitale Conakry, faisant une dizaine de blessés, ce 13 avril. Les manifestants descendus dans les rues voulaient notamment protester contre l'agression, le 4 avril, du porte-parole de l'opposition.
De violents heurts ont opposé des jeunes manifestants aux forces de l'ordre à Hamdallaye, un quartier de la capitale, où les policiers ont tiré à balles réelles sur trois jeunes manifestants, selon des sources médicales citées par l’AFP. Quatre autres manifestants ont été blessés dans le quartier de Simbaya, selon des témoins et un policier.
L’opposition, qui a retiré mi-mars ses députés du parlement, met, depuis plusieurs semaines, la pression sur le pouvoir. Après l’agression de son porte-parole, elle avait appelé ses partisans à manifester dans toutes les communes de la capitale contre l'insécurité.
Dans une déclaration commune signée le 24 mars à Paris, les anciens Premiers ministres Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et Lansana Kouyaté ont aussi appelé à la reprise des manifestations citoyennes pour exiger la satisfaction des revendications de l'opposition, estimant que le président Condé, élu en 2010, a perdu toute légitimité. Ils dénoncent en particulier l'inversion du calendrier électoral, après que la Commission électorale nationale indépendante (Céni) ait fixé la présidentielle à octobre 2015, repoussant une nouvelle fois, à mars 2016, les élections locales, qui ne se sont plus tenues depuis 2005.
Le président du groupe parlementaire de la majorité, Amadou Damaro Camara, a, quant à lui, a accusé l'opposition de vouloir instaurer un climat d'instabilité dans le pays par des manifestations non autorisées.
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