Algérie: l'opposition se rassemble et réclame une «transition démocratique»
(Agence Ecofin) - Moins de deux mois après la réélection du président Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat, l’opposition algérienne se mobilise. Une coalition regroupant des partis d’opposition islamistes et des formations laïques a appelé, le 10 juin, à une «transition démocratique» pour instaurer «un système politique légitime» dans le pays.
Cette coalition est composée de cinq formations, dont trois partis islamistes, en l’occurrence le Mouvement de la société pour la paix (MSP), le Front pour la justice et le développement (FJD, photo) et Ennhada (renaissance). Elle compte aussi deux partis laïcs Jil El Djadid (parti de la jeunesse) et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, laïque).
Dans un projet de plateforme, cette coalition a notamment réclamé la mise en place d’un «gouvernement de transition démocratique consensuel» et d'une «autorité indépendante et permanente pour l'organisation et la surveillance des élections».
La coalition demande aussi l'élaboration d'une nouvelle constitution qui «consacre les objectifs de la transition démocratique et qui sera adoptée par référendum».
Le projet de plateforme a été présenté lors d’une conférence à laquelle ont pris part la majorité des partis politiques du pays et les figures marquantes de l’opposition, dont le Front des forces socialistes (FFS) de l'opposant historique Hocine Aït Ahmed, les dirigeants de Front islamique du salut (FIS, dissous) et les anciens chefs de gouvernement Ali Benflis et Mouloud Hamrouche.
La coalition de l’opposition a vu le jour alors que le président Bouteflika s’apprête à amender la Constitution. Le texte proposé par le chef de l’Etat préconise le retour à une limitation à deux du nombre de mandats présidentiels. Cette disposition figurait dans la Constitution de 1996 mais a été levée en 2008 pour permettre à M. Bouteflika de briguer un 3e, puis un 4e mandat, malgré ses problèmes de santé.