(Agence Ecofin) - Au Maroc, Centrale Laitière, la filiale du français Danone essuie des critiques en raison de sa décision d’augmenter de 20 centimes de dirhams le prix de ses yaourts. Le groupe subit actuellement une campagne de boycott initiée par le chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, qui avait annoncé il y a quelques jours son intention de boycotter les produits Danone pendant dix jours, tout en invitant ses concitoyens à faire de même et à adopter le lait caillé traditionnel du Maroc: le ‘raïb’.
Commentant cette hausse des prix du yaourt par Danone, la fédération marocaine des droits du consommateur, estime qu’elle est malvenue : « Cette décision intervient surtout à quelques semaines du mois de ramadan, période où on enregistre un pic de consommation des produits laitiers » indiquent ses dirigeants pour qui la société est « l'instigatrice des augmentations de prix du lait et de ses dérivés dans le secteur.»
Du côté de Danone, on justifie cette mesure par la nécessité de réagir face à une hausse du coût des intrants dans un contexte où les prix n’ont plus bougé depuis longtemps. « Les prix des produits laitiers n'ont pas bougé depuis au moins dix ans, alors que tous les intrants ont vu leur prix augmenter. On ne fait que rattraper le retard. Les prix des hydrocarbures ont augmenté de 15 à 20 % depuis 2012. Sans parler du fioul industriel, dont le prix a augmenté de 73 % en 2013 suite à la décompensation décidée par le gouvernement. Au total, entre 2004 et aujourd'hui, l'inflation cumulée au Maroc a atteint 24,4 %, et il est donc tout à fait normal que cela se répercute sur les prix des produits finis» a déclaré une source anonyme au sein du groupe.
Danone, via Centrale Laitière, domine le marché marocain des produits à base de lait dont il détient 70% des parts.
Aaron Akinocho
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