(Agence Ecofin) - L’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan ont signé un accord désignant les cabinets devant mener les études de l’impact du Barrage Grande Renaissance sur le Nil. Leur choix s’est porté sur les Français Artelia et BRL qui devront déterminer si la construction du barrage réduira l’accès de l’Egypte aux eaux du fleuve.
Ce nouvel accord intervient après le désistement de Deltares, la firme allemande qui avait été désignée avec BRL en avril dernier pour effectuer l’étude. Après avoir manqué les échéances d’août et de septembre 2015 pour présenter ses résultats, Deltares s’est retirée du contrat. L’entreprise qui était chargée de la réalisation de 30% des études d’impact, estimait en effet que les conditions imposées par le comité composé des trois pays ne lui permettaient pas de mener une étude indépendante de bonne qualité.
Artelia qui remplacera donc Deltares, démarrera ses travaux en février 2016. Moataz Mousa, le ministre soudanais des ressources hydrauliques, de l’irrigation et de l’électricité a indiqué que les études s’étendront sur une période pouvant aller jusqu’à quinze mois.
La réalisation de ces études d’impact vient en arbitrage aux différends entre l’Egypte et l’Ethiopie à propos du barrage. Le Caire craint en effet que l’érection de ce barrage, en amont du Nil, ne réduise la part des eaux du fleuve dont elle dépend pour ses besoins hydriques. L’Ethiopie, quant à elle, assure que la mise en place de ce barrage de 6000 MW ne portera pas atteinte aux pays situés en amont mais qu’elle servira, au contraire, de locomotive à l’économie régionale.
Entre temps, le barrage, dont la construction a démarré en 2011, est déjà bâti à 50% et les travaux se poursuivent. Les 4,3 milliards de dollars nécessaires à sa mise en place ont été mobilisés par le gouvernement et le peuple éthiopien, ce dernier ayant souscrit à des « obligations barrage ». Ceci inquiète les analystes sur les mesures qui pourraient être prises au cas où les résultats des études révéleraient que le barrage affectera l’approvisionnement de l’Egypte en eau et en sédiments.
Gwladys Johnson