(Agence Ecofin) - L’Egypte est dans une situation financière critique, avec une monnaie dépréciée, et connaîtrait des difficultés pour payer ses importations de pétrole mais aussi de produits alimentaires, comme le blé dont il est le premier importateur mondial. D’où l’importance des pourparlers actuels avec le FMI pour débloquer une ligne de crédit mais aussi des négociations diplomatiques avec des pays pétroliers comme la Libye, le Qatar ou encore l’Irak pour compléter l’approvisionnement du Koweit à des conditions privilégiées.
Craignant notamment des émeutes s’il y a pénurie de pain subventionné, « le gouvernement pourrait fournir en priorité la filière agroalimentaire en pétrole et s’assurer que les agriculteurs mais aussi les boulangeries ne manquent pas de fuel », estime l’analyste Richard Mallinson, d’Energy Aspects à London interrogé par Reuters. Les boulangers menaceraient de faire grève, soulignant que le gouvernement a des arriérés d’environ $ 60 millions à leur égard au titre des subventions sur le pain.
Les responsables gouvernementaux tentent de rassurer, mettant en avant la récolte de blé record qui démarrerait le mois prochain, mais ils concèdent que l’approvisionnement en fuel est une vraie difficulté, a souligné le porte parole gouvernemental Alaa El Hadidi à Reuters.
L’Egypte n’aurait pas réceptionné de cargaison de brut provenant du marché libre, soit hors accord bilatéral, depuis le mois de janvier, Egyptian General Petroleum Corp (EGPC) ayant annulé les deux expéditions de Petraco and Arcadia qui avaient pourtant remporté l’appel d’offres. De son côté, la General Authority for Supply Commodities (GASC), qui gère les achats céréaliers, n’a pas acheté de blé depuis le mois de février.
Rappelons que l’Egypte importe quelque 10 millions de tonnes de blé par an mais ses achats ont baissé en janvier ne représentant plus qu’un quart des volumes de janvier 2012.
Les autorités annoncent des stocks céréaliers de 2,116 Mt, soit 85 jours de consommation. Le ministre de l’Approvisionnement, Bassem Ouda, aurait déclaré au Financial Times que « les exportateurs américains et européens pourraient lui accorder des conditions favorables.»
L’Inde serait aussi en pourparlers avec l’Egypte pour lui vendre du blé, mais le négoce est sceptique car la qualité de son blé n’est pas celle à laquelle sont habitués les Egyptiens.
UMA Fairs Ground, Kampala, Ouganda.