(Agence Ecofin) - Les multinationales Shell et Eni, qui opèrent conjointement sur l’un des blocs les plus importants du Nigéria (OPL 245), risquent d’en perdre la jouissance mais aussi d’être condamnés à une amende de plusieurs milliards de dollars pour pratiques illégales.
C’est ce qui ressort d’une recommandation du bureau du procureur fédéral et du ministre de la justice publiée par Premium Times. En effet, en 2011, les deux compagnies ont versé frauduleusement 1,1 milliard de dollars à des fonctionnaires et des privés en échange de garanties pour la possession du bloc. C’est l’équivalent de 80% du budget alloué à la santé au Nigéria en 2015. Cet argent qui devait rentrer dans les caisses publiques a été injecté dans une société appelée Malabu Oil and Gas, secrètement détenue par un ancien ministre du pétrole, Dan Etete. L’accord entre les deux compagnies, les officiels et les quelques citoyens nigérians impliqués aurait été signé à huit clos, totalement à l’insu du public et du secteur pétrolier en général, annonce le rapport.
Global Witness, une organisation qui enquête sur la corruption dans le secteur de l'extraction, a révélé dans un récent rapport que l'affaire est actuellement entre les mains des autorités du Royaume-Uni, d'Italie et du Nigeria. Elle a également souligné qu’il y a une forte probabilité que les entreprises perdent leurs droits sur le bloc. Ce qui leur serait fortement préjudiciable car le bloc contient environ 9 milliards de barils de brut au total.
Questionné, le porte-parole du NNPC, Ohi Alegbe, a affirmé qu'il ne dispose pas d'informations sur les derniers développements de l’affaire. Le document a également été adressé au président nigérian, Muhammadu Buhari par le ministre de la justice.
Olivier de Souza