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Congo : cap sur le développement de l’Internet

  • Date de création: 26 mai 2012 21:19

(Agence Ecofin) - Le marché congolais des télécommunications est l’un des plus dynamiques de la région, avec quatre opérateurs qui, dans l’attente de la fibre optique en cours de déploiement, offrent déjà une gamme de services très étoffée à la population. Pour comprendre cette montée en puissance, nous avons rencontré le juriste Thierry Moungalla, ministre des Postes et des Télécommunications, chargé des Nouvelles technologies de la communication, et ancien cadre de France Télécom Paris. 

A Brazzaville, la multitude d’affiches et de panneaux géants vantant les mérites de tel ou tel réseau de téléphonie mobile témoigne de la grande vitalité d’un des marchés des télécommunications les plus étoffés de l’Afrique centrale. Quatre opérateurs sont présents et se livrent une impitoyable guerre de compétitivité, pour le plus grand bonheur des consommateurs. De quoi réjouir Thierry Moungalla, le ministre des Postes et des Télécommunications, chargé des Nouvelles technologies de l’information et de la communication : « Notre marché est très dynamique. Sur un peu plus de trois millions d’habitants que nous sommes au Congo, le taux de couverture atteint quasiment 90%, ce qui signifie que seuls les mineurs n’ont pas de téléphone portable ici. Nous avons donc un taux qui approche de la saturation. »

De fait, comme le notent les usagers, la concurrence est féroce, jouant tant sur les offres tarifaires, la qualité du service que sur l’acquisition des terminaux. « Nous sommes en pleine période de maturité de notre marché, fait observer le ministre Moungalla, après la période de construction qui a permis à chaque Congolais de s’équiper d’un téléphone mobile au moins. Donc, nous sommes en phase d’approfondissement et de modernisation de notre marché qui est mature. Les tarifs ont baissé de plus de 50%, et nous souhaitons que la concurrence saine s’opère toujours pour les tarifs qui baissent encore, et que les services s’enrichissent et s’améliorent. »

Utilisation optimale des nouvelles technologies

Pour en arriver là, les autorités sont parties de loin, notamment après la crise politico-militaire qui a occasionné du retard dans certains secteurs tout en démantelant par endroit les infrastructures existantes. « Après les conflits vécus par notre pays, raconte le ministre Moungalla, qui ont causé la destruction de nos infrastructures, notamment en matière de télécommunications, il n’y avait presque plus de télécommunications au Congo. Il a donc fallu, dans un premier temps, mener une politique d’attraction des investisseurs privés, pour développer notamment l’activité de téléphonie mobile. Par la suite, le gouvernement a considéré comme prioritaire et stratégique la nécessité de rétablir un secteur public fort en matière de télécommunications, et d’impulser à travers l’Etat l’implémentation de structures qui remettent le pays au niveau des standards internationaux en matière de télécommunications. Cette dynamique dans le secteur des télécommunications concourt donc à faciliter la modernisation et l’industrialisation, qui sont les deux tâches majeures du chemin d’avenir. Je souligne aussi qu’avec ce développement technologique, les missions traditionnelles de la poste s’amenuisent, d’où l’idée de lancer la banque poste, qui va donc permettre d’offrir des services financiers de base dans les zones reculées du pays en tirant avantage de l’expérience des centres de chèques postaux. Ces populations pourraient ainsi avoir un accès facilité aux crédits pour monter des projets générateurs des revenus. »

Et d’ailleurs, pour booster le marché et permettre une plus grande émulation des investisseurs privés, les autorités ont décidé d’arrimer le Congo aux standards mondiaux, notamment à travers le maillage du territoire avec la fibre optique, arrimée aux câbles sous-marins via les points d’atterrissement de Pointe-Noire, principale cité côtière du pays. A travers la capitale congolaise, et même dans d’autres métropoles, on peut voir les tranchées destinées à accueillir ces câbles qui vont doper l’arrimage du pays au reste du monde par les moyens de communication les plus actuels, et réduire de ce fait la fracture numérique. Cela se fait dans le cadre d’un programme structurant dénommé « Projet de couverture nationale en télécommunications », qui a trois volets.

Le premier axe consiste à déployer les infrastructures pour l’accès Internet à haut débit, avec le déploiement de la fibre optique. « Ainsi arrimés aux autoroutes de l’information, nous déployons les infrastructures terrestres, tels que le backbone terrestre en fibre optique, qui seront achevés en 2012, les centraux téléphoniques de nouvelle génération partout dans le pays, ce qui nous permet de quadriller le pays avec des infrastructures de pointe qui vont permettre l’utilisation optimale des nouvelles technologies partout au Congo », explique Thierry Moungalla.

Optimisation et performance des réseaux

Ainsi, le Congo introduit la fibre optique sous la bannière du consortium WACS (West African Cable System), qui regroupe un grand nombre d’opérateurs de premier plan, en prenant en compte les délais serrés de mise en œuvre de ce projet à vocation panafricaine (la mise en route commerciale du système est prévue pour juin 2012). Pour être dans les délais de la mise en service du WACS, et en attendant d’achever le déploiement terrestre de la fibre optique, qui est en cours, les autorités ont choisi d’utiliser le tracé du boulevard énergétique, notamment ses pylônes. « Nous sommes à 70% dans la réalisation de ce projet, et nous serons dans les délais. Pointe-Noire, du fait de sa position côtière, a été arrimée bien avant », commente le ministre Moungalla.

L’actualisation du cadre juridique est également en cours. Il s’agit de l’adapter aux évolutions technologiques et aux ambitions de modernisation inscrites dans les objectifs du gouvernement. Cette refonte des textes, qui casse le monopole public, a permis une meilleure régulation de la libre concurrence (avec l’avènement de l’Agence de régulation des communications électroniques et de la poste), « créant un environnement encore plus attractif pour les investissements privés dans le secteur », selon le ministre.

Parallèlement, les autorités ont lancé le projet d’e-gouvernement, qui vise l’optimisation de l’utilisation des TIC et des réseaux dans la gestion de l’administration publique. Pour y arriver, l’Etat congolais noue des partenariats avec des firmes spécialisées de réputation internationale. C’est le cas avec Bull, qui va intervenir dans la mise en place d’outils tels que les serveurs, les logiciels et autres qui vont permettre le déploiement de l’e-gouvernement. Quant à la société Ericsson, elle va agir dans l’implémentation de la culture numérique, à travers des formations et des conseils et à travers le déploiement d’activités et de services spécifiques tels que la télé-éducation. Le Congo a également en vue des accords avec Stirawa pour l’élaboration du schéma directeur, et avec Microsoft pour la fourniture de logiciels authentiques et sécurisés, et surtout pour le déploiement de la télé-éducation. Toutes choses qui devraient concourir à l’optimisation et à la performance des réseaux et outils de nos administrations.

Répandre Internet

« Au total, commente M. Moungalla, le projet e-gouvernement permettra, avec cette synergie, de moderniser l’Etat, de mettre en réseaux l’ensemble des administrations, de rapprocher l’Etat vis-à-vis des citoyens. Ceci permettra également au Congo, qui veut devenir un hub technologique, de disposer d’infrastructures de haut niveau et d’une administration performante. Nous allons globalement développer toute une série de métiers grâce à l’e-gouvernement. »

Reste la question de la réduction de la fracture numérique entre les métropoles et les zones rurales. Car, c’est connu, les opérateurs privés rechignent à implanter des équipements coûteux dans les zones rurales, où la clientèle est parfois peu fournie. Comment parvenir à un développement harmonisé des nouvelles technologies sur l’ensemble du territoire ? « Nous jouons sur deux leviers, explique Thierry Moungalla. D’abord, inciter les opérateurs privés, au moyen de textes juridiques et de la régulation du partage des infrastructures, à déployer les réseaux sur l’ensemble du territoire. De plus, nous travaillons à la distillation de la culture numérique, sachant que dans le cadre du e-gouvernement, le citoyen congolais, où qu’il se trouve, sera en contact avec l’outil informatique et en appréciera les avantages. Je parlerai aussi de centres communautaires à implanter dans les zones reculées, qui permettent aux villageois de se former et de rester arrimés au village planétaire. Enfin, la disponibilité des licences 3G, données à certains opérateurs, permet déjà de répandre Internet jusque dans les zones où tout n’est pas encore déployé. »

Par François Bambou pour le magazine Réseau Télécom No 53



 
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