(Agence Ecofin) - A l’inverse de l’Algérie qui croule sous les réserves de change, le Maroc s’approche dangereusement de la ligne rouge que certains pays européens regrettent aujourd’hui d’avoir franchie.
Si l’endettement du royaume n’est « que » de 50% de son PIB, l’évolution de sa balance commerciale n’augure pas de lendemains faciles. Le Maroc, avec sa classe moyenne qui s’initie aux joies de la consommation, son rapide développement immobilier, industriel et commercial, importe de plus en plus : 20 % de progression depuis le début de l’année 2011. Et les exportations peinent à suivre ce rythme effréné : elles n’ont progressé que 15% sur la même période. Aussi le déficit de la balance commerciale a-t-il atteint, fin octobre, 20% du PIB, soit plus de 13 milliards d’euros.
Certes, le pays enregistrera en 2011 une croissance de 4,6 %, nettement mieux que les autres pays du Maghreb ou que l’Égypte, affaiblis par les printemps arabes. Mais près d’un tiers des moins de 35 ans sont au chômage, le déficit budgétaire sera de 6% cette année et son premier partenaire commercial, l’Europe, n’est pas au mieux de sa forme, c’est le moins que l’on puisse dire.
En 2005, les avoirs extérieurs nets du royaume représentaient 11 mois d’importations, ils ne couvrent plus aujourd’hui que 5 petits mois.
Seul rayon de soleil dans ce ciel orageux, la diaspora marocaine soutient plus que jamais l’économie de son pays. Elle a transféré, depuis le début de l’année, près de 4,4 milliards d’euros, un montant en hausse de 8,8% par rapport à la même période de 2010. Mais basée essentiellement en Europe, combien de temps pourra-t-elle encore sponsoriser le déficit du pays ?
Nairobi, Kenya - Promoting sustainable economic growth through trade