(Agence Ecofin) - L’Eurobond ghanéen dont la tournée de présentation aux investisseurs débute ce mercredi 23 septembre 2015 à Londres, bénéficie désormais d’une meilleure notation de l'agence de notation Moody’s. L'agence Fitch Ratings a indiqué qu'elle suivra la même tendance. Dans deux notes publiées le 22 septembre, ces dernières ont procédé à une mise à jour de leur évaluation de cet emprunt, prenant en compte la garantie accordée à l'opération, par l’Agence Internationale de Développement, une institution membre du groupe de la Banque mondiale.
Cette garantie avait été décidée depuis peu, mais semble avoir pris tout le monde par surprise : « Lorsqu’il a annoncé son projet d’arriver sur le marché, l’an passé, le gouvernement ghanéen a exprimé son intention de travailler avec le Fonds Monétaire International. Le recours à la garantie de l’agence internationale de développement (IDA) est la réaffirmation de cet engagement », a expliqué l’institution de Bretton Woods selon des propos rapportés par Global Capital.
Le 18 septembre dernier, Fitch Ratings avait révisé la note souveraine du Ghana, la maintenant à B sur le long terme. Une position qui ramait à contre-courant de celle des analystes de BNP Paribas, très actifs sur les emprunts africains, qui prévoyaient une dégradation de cette note. Ces derniers s’appuyaient sur des indicateurs comme la baisse du cedi (monnaie ghanéenne), les défis énergétiques et autres.
Pour sa par Moody’s avait attribué la note B3 avec perspectives négatives. Dans le cas de Fitch comme de Moody’s, la note souveraine ghanéenne se trouvait dans la zone du « très spéculatif ». Avec la nouvelle configuration de son emprunt, les deux institutions estiment désormais, que la présence de l’IDA apporte une garantie supplémentaire de respect des échéances et du coup ils ont porté la note de cet emprunt spécifique à un niveau jugé « simplement spéculatif »
Rappelons que le montant de la garantie évoquée par les conclusions des deux agences de notation parlent de 400 millions $ soit 40% de ce qu'était le montant initial de l'emprunt (1 milliard $), avant que le gouvernement ghanéen n'annonce récemment avoir revu ses attentes à 1,5 milliard $.
Le roadshow entamé avec l’accompagnement de Barclays, Deutsche Bank et Standard Chartered Bank comme co-arrangeurs, devrait se poursuivre aux Etats-Unis d’Amérique.
L’évolution de cet emprunt sera surement suivie par les autres pays africains qui ont annoncé leur intention de recourir à ce moyen de mobilisation des ressources. L’emprunt ghanéen intervient dans un contexte international marqué par la volatilité des marchés en rapport aux défis de l’économie chinoise, aux incertitudes sur la position de la politique monétaire américaine, et à une baisse des prix des principales matières premières.
Idriss Linge
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.