(Agence Ecofin) - En Tunisie, la crise qui secoue le secteur pétrolier national depuis plusieurs mois, a connu son épilogue, la semaine écoulée. En effet, les manifestants et le gouvernement ont signé le 16 juin dernier, un accord qui met fin aux mouvements sociaux et qui permettra de relancer pleinement la production de pétrole et de gaz.
En échange, Tunis s’engage à faire recruter 1 500 chômeurs de la région du sud dans les compagnies pétrolières et de fourniture de services pétroliers dans la zone, avant la fin de cette année. 1 000 autres seront engagés avant la fin de l’année prochaine et 500, à partir de 2019, dans la société Environnement, Plantation et jardinage, rapporte TAP. Sur les 1 500 chômeurs qui seront recrutés cette année, 1 000 le seront avant novembre et bénéficieront d’une prime mensuelle fixe à partir de septembre jusqu’à leur embauche, précise Maghreb Emergent.
De plus, les sociétés de production et de services pétroliers ont mis à la disposition du fonds de développement et d’investissements du gouvernorat de Tataouine un fonds de 80 millions de dinars (32,7 millions$).
Il faut rappeler que l’accord a été paraphé entre le ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Imed Hammami, le SG de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Tabboubi, et le père d’Anouar Sakrafi, un manifestant mort le 22 mai dernier lors des protestations d’el-Kamour. Celui-ci représentait les manifestants. Le document stipule également qu’un membre de la famille du protestataire mort sera immédiatement recruté ainsi qu’un membre de la famille d’un autre protestataire blessé du nom d’Abdallah Aoual.
« Cet accord satisfait tout le monde et sera bénéfique pour Tataouine et la Tunisie », s’est réjoui le ministre de l’Emploi.
Cependant, les manifestants ont obtenu de garder leurs tentes sur les lieux de sit-in jusqu’à la mise en exécution des promesses de la partie gouvernementale. Ceux-ci ont intensifié leurs mouvements depuis le mois de janvier 2016 pour exiger une meilleure redistribution de la manne pétrolière et plus d’emplois pour les jeunes.
De nombreux sites de production ont été pris d’assaut, ce qui a conduit à une baisse de la production et un manque à gagner hebdomadaire d’environ 10 millions de dollars, selon Mme Hela Cheikhrouhou, la ministre en charge des hydrocarbures et des mines.
Olivier de Souza