(Agence Ecofin) - S'exprimant devant les parlementaires mercredi 16 juin 2015 le ministre zambien des finances a expliqué que le gouvernement pourrait recourir de nouveau au marchés internationaux de capitaux, pour combler son déficit budgétaire prévu désormais à 1,4 milliards $. « C'est une option désormais plausible. Notre déficit public s'annonce à 1,4 milliard $ et emprunter sur le marché local risque d'être plus cher et porter un coup à la capacité de financement des entreprises locales », a expliqué Alexander Chikwanda.
Dans les faits, le pays dont 70% des revenus en devises et 10% des recettes budgétaires sont générés par la vente du cuivre, subit de plein fouet la baisse des prix de cette matière première, comme de celle d'autres minerais sur le marché mondiale. Conséquence, le déficit budgétaire pointe désormais à 6% contre des prévisions de 4,5% initialement.
La situation n'est contestée par personnes, mais ce qui divise ce sont les solutions du gouvernement. Selon Shebo Nalishebo un expert de l'Institut Zambien de Recherches et d'Analyse sur les Politiques (ZIPAR), le défis avec les emprunts en dollars c'est qu'ils occasionnent un accroissement du service de la dette. « Le gouvernement peut emprunter tant que cela sert à investir dans des domaines qui ont un effet de levier sur l'économie. Mais il doit pouvoir mettre en place un système efficace de gestion de cette dette », a-t-il confié dans une analyse publiée le 10 juin dernier
Oliver Sassa, un analyste proche des milieux financiers zambien cité par Bloomberg se veut plus catégorique. « Comment peuvent-ils (le gouvernement) se tromper à ce point ? Les emprunts seront sûrement plus chers », a-t-il commenté. Une position qui est conforté par de récents indicateurs. Les taux affectant la dette souveraine de la Zambie ont bondi de deux points de base, atteignant le niveau de 8,5%, soit le plus haut sur les 14 derniers mois. Une publication récente du FMI a aussi attiré l'attention sur les risques liés au déficit et Moody's a changé ses perspectives le mois passé, les fraisant passer de "stables" à "négatives"
Pourtant le gouvernement semble pris dans un engrenage. Le FMI lui a demandé de revoir sa politique fiscale afin de renforcer la mobilisation des ressources interne. Plus facile à dire qu'à faire, car la moindre hausse d'impôts pèsera sur les investissements des entreprises minières qui exploitent l'essentiel du cuivre du pays. Aucun montant n'a été officiellement avancé, mais il n'est pas exclu que la Zambie sollicite le marché international dès juillet 2015, pour 2 milliards $, après 1 milliards $ en 2014 et 750 millions $ en 2012
Idriss Linge
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.