(Agence Ecofin) - Le magnat nigérian des affaires Aliko Dangote (photo, au centre) a sévèrement critiqué la politique du Black Economic Empowerment en vigueur en Afrique du Sud depuis l’an 2000, estimant que ce concept visant à promouvoir une meilleure représentation de la majorité noire dans les différents secteurs de l’économie constitue « un obstacle aux investissements provenant d'autres pays africains et un frein au commerce intra-continental ».
S’exprimant lors d’un Forum d’affaires entre l'Afrique du Sud et le Nigeria, tenu à Cape Town, l’homme le plus riche d’Afrique a plaidé pour la révision des lois sur le Black Economic Empowerment « afin que l’Afrique du Sud puisse attirer plus d’investissements africains ». Il a rappelé, dans ce même cadre, que les anciennes lois nigérianes qui obligeaient les investisseurs étrangers à s’associer à des partenaires locaux ont conduit à un assèchement des flux des capitaux vers le pays.
M. Dangote a, d’autre part, noté que les lois instituant le Black Economic Empowerment auraient dû permettre aux investisseurs en provenance d’autres pays africains d’investir en Afrique du Sud sans être obligés de s’associer à des Sud-Africains noirs. « Tout le monde a besoin de capitaux. Si vous faites en sorte de rendre mes investissements dans votre pays difficiles, je vais fructifier mon capital ailleurs, là où il est plus facile d'investir », a-t-il précisé, indiquant qu’il a dû prêter de l’argent à un partenaire sud africain noir pour racheter 64% du capital de Sephaku Cement.
Le Black Economic Empowerment, qui se résume à une discrimination positive dans les entreprises en faveur de la population noire, touche pour l’instant surtout les entreprises minières, financières, ou celles qui tentent d'obtenir un contrat auprès du gouvernement. Ces entreprises doivent notamment céder 25% de leurs capitaux à des Noirs et réserver des quotas aux Sud-Africains de couleur à différents niveaux de gestion.
Le président du groupe Dangote, qui a consolidé sa position de Noir le plus riche au monde dans le dernier classement Forbes (43eme position au niveau mondial, avec une fortune estimée à 16,1 milliards de dollars), détient des participations d’un montant global d’environ 600 millions de dollars dans des entreprises sud-africaines, dont notamment le groupe cimentier Sephaku Cement.
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.