(Agence Ecofin) - Ali Bongo, le président de la République gabonaise, a déclaré jeudi que s’il était réélu à l’issue des élections présidentielles d’août prochain, il accélérerait les réformes visant à diversifier l'économie nationale, très fortement dépendante de la manne pétrolière. Cette déclaration a été faite en marge du forum économique mondial sur l’Afrique, à Kigali.
Le dirigeant s’est toutefois félicité des efforts fournis jusqu’ici. Il a, dans ce sens, précisé que depuis sa prise de fonction en 2009, la moyenne de la croissance économique était de 6% et le pétrole qui représentait 80% du PIB, n’en constitue plus que 60%.
« Cette période est très compliquée pour les pays producteurs de pétrole. Nous avons démarré notre programme de diversification. Nous sommes encore loin de ce que nous voulons atteindre, voilà pourquoi nous demandons au peuple gabonais de nous soutenir », a-t-il expliqué. Et d’ajouter que son gouvernement va mettre 700 000 hectares de terres cultivables à la disposition des agriculteurs du pays pour stimuler la production agricole et réduire la dépendance aux importations de produits alimentaires.
D’un autre côté, l’or noir c’est 90% des exportations du Gabon. L’économie a donc été durement touchée par la chute des cours mondiaux du brut. La croissance économique du géant d’Afrique centrale a donc été revue à la baisse (3%) mais celle-ci repartira à la hausse dès l’année prochaine, selon l’autorité. Pour rappel, récemment, la note du pays a été dégradée par l’agence de notation américaine Moody’s avec une perspective négative. «Cette année va être difficile, notre croissance économique va stagner à 3% et remontera ensuite l’année prochaine », a rapporté Reuters.
En mars dernier, le FMI a déclaré que la croissance économique du Gabon pourrait très rapidement atteindre 5% si le pays investissait dans l’agriculture, en particulier dans les cultures de rente telles que l'huile de palme et de caoutchouc.
Pour finir, le président gabonais a confirmé le plan de Shell, principale compagnie pétrolière dans le pays, de céder ses actifs onshore dans le pays. La question faisait l’objet depuis quelques jours d’un flou car des avis contradictoires étaient émis de part et d’autre, par la presse et la compagnie elle-même. L’opération devrait démarrer le mois prochain.
Olivier de Souza