(Agence Ecofin) - Dans un contexte économique toujours morose, avec des déficits publics en hausse et une dégradation de la balance extérieure et des réserves de change, les pays africains ne semblent pas prêts à suivre l'exemple de l'Afrique du sud, en émettant à leurs tours des obligations souveraines (eurobonds) cette année 2016.
Le 7 avril dernier, la troisième économie de la région (depuis quelques jours l'Egypte est devenue 2e derrière le Nigéria) a mobilisé 1,25 milliard $ sur le marché international de la dette, avec une maturité de 10 ans, et un taux de 3,35%, profitant d’une baisse des rendements des obligations africaines. Mais malgré cette embellie du marché, l'émission d'obligations souveraines demeure toujours plus contraignante pour les pays africains que pour d'autres pays.
L'aventure des eurobonds des pays d'Afrique subsaharienne hors Afrique du sud, a débuté en 2006, avec un emprunt de 200 millions des Seychelles. Plusieurs sont pays sont entré dans la danse, convaincus par les banques d'investissement sur l'avantage de ces produits financiers.
Certains pays comme le Gabon et la Zambie y ont eu recours trois fois. Le Ghana tient le record avec 4 émissions d'obligations souveraines. Certains pays comme le Kenya ont effectué en une fois, une émission record de 2 milliards $. Mais en 2015, les conditions du marché se sont durcies.
Le Cameroun a obtenu un taux record de 9;75% et ce rendement a même frôlé les 14% vers la mi-février 2016, avant de redescendre à 10%. Les investisseurs internationaux parlent d'une hausse des risques dans ces pays. Pourtant l'exposition de ces gestionnaires de fonds aux obligations africaines reste assez faible. La valeur globale de celles-ci sur les 10 dernières années ne dépassent pas 21 milliards $.
Idriss Linge
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.