(Agence Ecofin) - Intervenant en marge d'un sommet des ministres arabes de l'économie et des finances qui s'est déroulé en Tunisie, Ashraf Al Arabi (photo), le ministre égyptien en charge de la planification a fait savoir que le gouvernement de son pays annoncera le mois prochain (Mai) en pleine période électorale, les étapes devant conduire à la suppression progressive de la subvention publique accordée sur les prix des hydrocarbures.
« Il n'existe pas de moment idéal pour engager de telle réformes. Plus on le repousse à plus tard et plus cela coûte cher (dans les dépenses publiques ndlr) », a fait savoir le responsable égyptien selon des propos rapportés par Reuters. Ashraf Al Arabi a cependant fait savoir que la suppression des subvention se ferait de manière progressive et tiendrait compte de la situation des plus pauvres.
La question de la suppression des subvention accordées, notamment sur les prix du carburant dans le cadre des dépenses publiques, est extrêmement sensible au sein de plusieurs pays africains où le mécanisme est mis en oeuvre. Très souvent recommandée par les experts de la Banque mondiale et du FMI, elle est fortement critiquée par les couches les plus pauvres des population.
Pourtant les arguments des deux institutions s'appuient sur des études indépendantes, qui ont démontré que les subventions dans les pays où elles sont pratiquées, profitent aux riches pouvant acheter des voitures consommatrices de carburant, et privant les pauvres d'importantes ressources budgétaires qui pourrait servir à financer des objectifs de développement, comme l'accès plus facile à la santé ou à l'éducation. Le FMI pour sa part estime ces subventions, par leur ampleur et leur croissance permanente, sont la cause de déficits structurels des budgets publics
En Egypte tout comme dans les autres pays, les populations défendent le principe des subventions dont le retrait est souvent perçu comme point de départ de la hausse du coût de la vie. Pourtant, le gouvernement égyptien a estimé que la subvention du carburant devrait en 2014, atteindre près de 18,7 milliards $. Avant qu'il ne soit renversé, même le gouvernement des Frères musulmans, face à la pression du déficit budgétaire et de la baisse des resserves de change, doublé de la pression démographique, avait convenu de restructurer ces subventions. Mais les mesures prises n'avaient pas pu être mises en oeuvre.
En attendant que le gouvernement du Caire dévoile son plan, la fédération égyptienne des industriels a proposé que soit mis en oeuvre un plan de suppression des subventions qui s'étalera sur quatre ans. Selon Tamer Abu Bakr le président de la commission énergie de ce regroupement citant une autre étude, la subvention des hydrocarbures, contrairement aux projections de la Banque mondiale, profiterait à hauteur de 30% aux ménages les plus pauvres avec un volume global d'économie réalisées de l'ordre de 150 milliards de livres égyptiennes.
Pour sa part, le ministre égyptien du plan a fait savoir qu'il discuterait de la question lors des rencontres annuelles de la Banque Mondiale et du FMI à Washington (USA), non pas pour bénéficier de facilités financières, mais pour avoir un appui technique sur la mise en oeuvre de ce processus.
Idriss Linge