(Agence Ecofin) - La banque d’investissement Renaissance Capital s’est montrée pessimiste sur les perspectives de croissance au Kenya et au Nigeria dans une note de recherche publiée le 8 juillet.
La banque créée en 1995 en Russie par le Néo-Zélandais Stephens Jennings a fait remarquer de prime abord que la dégringolade des cours des matières premières, les contraintes structurelles et la baisse de la demande intérieure et mondiale sont à l’origine du ralentissement de la croissance économique dans les pays exportateurs et importateurs du pétrole en Afrique subsaharienne.
Renaissance Capital ne prévoit plus désormais qu’un taux de croissance de 5,2% au Kenya en 2015 contre 6% prévus précédemment, en raison notamment de la chute de la fréquentation touristique, d’un manque de compétitivité des produits manufacturés et d’une politique monétaire plus rigoureuse. «Au cours des deux derniers mois, nous avons vu la Banque centrale kenyane relever son taux directeur à un niveau supérieur à celui qui était prévu par le marché, le portant à 11,5% pour tenter de stopper la chute du shilling. Et nous nous attendons à de nouvelles hausses du taux directeur durant le deuxième semestre de l’année, ce qui va ralentir la croissance du crédit et impacter négativement la consommation et le secteur privé », souligne la banque. Et d’ajouter : «Nous nous attendons aussi à ce que l’insécurité continue à peser sur le tourisme et à ce que les mauvaises performances des exportations persistent dans le sillage d’un manque de compétitivité des produits manufacturés».
Renaissance Capital souligne, d’autre part, que le risque d’un nouvel abaissement de ses prévisions de croissance pour le Nigeria continue de monter. La banque, qui estime que l’économie du premier pays producteur de brut sur le continent devrait croître de 3,4% seulement en 2015 contre une précédente estimation de 4,5% publiée en avril dernier, s’inquiète notamment des pénuries de carburant qui pourraient se reproduire à court terme et du non-paiement des salaires des fonctionnaires, qui risque de plomber la consommation intérieure.
Renaissance Capital s’attend, dans ce cadre, à ce que l’inflation culmine à 13% au Nigeria sur l’ensemble de l’année 2015 contre 9% en mai dernier.
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