(Agence Ecofin) - Dans un contexte de ralentissement de la croissance économique mondiale et de tensions sur les marchés financiers internationaux, les membres du Comité de politique monétaire (CPM) de la BCEAO, qui se sont réunis le 5 septembre à Dakar, tablent sur un taux de croissance des pays de l’UEMAO de 5,3% en 2012 au lieu d’une prévision ultérieure de 6,1%.
Le CPM a aussi pris note de la modération des tensions inflationnistes dans la zone UEMOA grâce en partie aux mesures prises par les États pour réduire les prix des denrées de première nécessité.
« Le taux d’inflation s’est situé à 1,5%, en glissement annuel, sur le deuxième trimestre 2012 après 2,5% au trimestre précédent », estime Tiémoko Meyliet Koné (photo), gouverneur de la BCEAO et président du CPM qui s’inquiète de la persistance des crises militaro sécuritaire dans la zone UEMOA.
Constatant que la transmission de la baisse de 25 points de base des taux directeurs de la BCEAO, intervenue le 16 juin 2012, s'est répercutée sur les taux des marchés monétaires à 5,76% en juillet, le Comité de politique monétaire a décidé de maintenir inchangés les taux directeurs à leurs niveaux actuels.
Le taux d'intérêt minimum de soumission aux opérations d'appels d'offres d'injection de liquidités et le taux d'intérêt du guichet de prêt marginal restent respectivement fixés à 3% et 4%.
Le coefficient de réserves obligatoires applicable aux banques à son niveau de 5% qui est en vigueur depuis le 16 mars 2012 reste inchangé.
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La BCEAO ajuste à la baisse la croissance de la zone UEMOA
http://www.agenceecofin.com/economie/2103-3995-la-bceao-ajuste-a-la-baisse-la-croissance-de-la-zone-uemoa
Les objectifs et instruments de la politique monétaire de la BCEAO
Conformément à l’article 8 des statuts de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), l’objectif prioritaire de la politique monétaire de la BCEAO est d’assurer la stabilité des prix.
Sans préjudice de cet objectif, la Banque Centrale apporte son soutien aux politiques économiques de l’UEMOA, en vue d’une croissance saine et durable.
Le dispositif actuel de gestion de la monnaie et du crédit s’appuie sur des mécanismes de marché et des instruments indirects de régulation de la liquidité, notamment les taux d’intérêt et le système des réserves obligatoires.
La politique des taux d’intérêt, mise en œuvre dans le cadre des guichets de refinancement de l’Institut d’émission, vise le pilotage des taux de court terme sur le marché monétaire.
Ce pilotage des taux qui est assuré à travers la réalisation d’opérations d’open market et le refinancement sur le guichet de prêt marginal permet à l’Institut d’émission de viser l’atteinte de l’objectif de stabilité des prix. Le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’open market (appels d’offres) et le taux d’intérêt applicable sur le guichet de prêt marginal (taux de pension), dont les niveaux sont actuellement fixés, par le Comité de Politique Monétaire constituent les deux principaux taux directeurs de la BCEAO.
Le dispositif des réserves obligatoires permet à la BCEAO de réduire ou de développer la capacité de distribution de crédit du système bancaire. Ainsi, toutes les banques et les établissements financiers distributeurs de crédit, autorisés à recevoir des dépôts du public et les établissements de financement de ventes à crédit, sont assujettis à la constitution de réserves obligatoires auprès de la Banque Centrale. Le dispositif de réserves obligatoires est utilisé par la BCEAO comme un instrument visant à renforcer l’efficacité de la politique des taux d’intérêt.
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