(Agence Ecofin) - Le 27 décembre 2016, la Cour suprême angolaise a validé la nomination d’Isabel dos Santos à la tête de la Sonangol, la société d’Etat angolaise du pétrole, après un recours déposé par un collectif de 12 avocats selon lesquels cette nomination serait illégale.
En effet, une disposition de la loi fondamentale angolaise stipule qu’aucun responsable en charge des affaires publiques ne doit faire coopter ses proches à un poste de responsabilité dans l’administration publique. C’est cette disposition qui constitue le fondement du recours de ces juristes qui trouvent dans la nomination de la femme d’affaire, un acte de népotisme. Ils réclament par ailleurs la démission de Mme dos Santos.
Il faut rappeler qu’en juin 2016, le président José Eduardo dos Santos a nommé sa fille à la tête de la compagnie dans le cadre d’un plan de restructuration, pour, dit-il redynamiser la compagnie, principale pourvoyeuse de devises du pays. Celle-ci connaissait d’énormes difficultés en raison de la chute des prix du pétrole sur le marché international.
Les avocats angolais qui soutiennent que la nomination d’Isabel dos Santos à ce poste est illégale, ont demandé que leur cause soit entendue devant la Cour constitutionnelle. « Nous avons décidé de nous tourner vers la cour constitutionnelle », a déclaré à l’agence de presse britannique Reuters, David Mendes, l'un des avocats. Et de poursuivre : « personne ne devrait obtenir des avantages en fonction de son origine ».
Dans l’opinion publique angolaise, cette nomination aurait été faite pour monopoliser les revenus pétroliers du pays au sein de la famille présidentielle.
Isabel dos Santos, 43 ans est la femme d’affaire la plus riche du continent africain. Son père, José Eduardo dos Santos tient les rênes de l’Angola depuis 1979. Il a annoncé qu’il quittera le pouvoir en 2018.
L’Angola est classé 163e sur 168 pays concernant l’indice de corruption dans le secteur public, selon Watchdog et Transparency International. Le pays est le deuxième plus gros producteur de pétrole en Afrique.
Olivier de Souza