Le FMI retarde encore le déblocage de nouveaux prêts à la Tunisie

(Agence Ecofin) - Le FMI a estimé, le 2 décembre, que les discussions avec les autorités tunisiennes sur les réformes économiques étaient à un stade «très avancé mais pas encore suffisant» pour débloquer de nouveaux prêts. «Les discussions pour compléter les première et deuxième revues du programme sont à un stade très avancé», a indiqué une équipe  d’experts du Fonds dans un communiqué publié  à l’issue d’une mission à Tunis. Mais ces experts se sont toutefois gardés de donner leur feu vert et de soumettre le versement à l'approbation finale du conseil d'administration du Fonds, qui représente ses 188 Etats-membres.

En juin, le Fonds monétaire international avait approuvé une ligne de crédit de 1,7 milliard de dollars en faveur du pays, qui a connu une révolution début 2011, afin de soutenir sa transition démocratique. Mais les versements initialement prévus mi-septembre et mi-décembre ont été retardés par la crise politique à Tunis. Selon le FMI, «des chocs exogènes et endogènes importants ont posé de sérieux défis» à l’économie tunisienne au cours des derniers mois.

A ce propos, le FMI constate que «la longue gestation du processus de transition politique ainsi que les incidents sécuritaires ont eu un impact négatif sur la confiance dans l’économie tunisienne se traduisant par un ralentissement de la croissance, un retard dans la mise en place des réformes et un prolongement de l’attentisme des investisseurs».   

L’institution de Bretton Woods a, par ailleurs, noté que «les risques à court terme pour les perspectives de l’économie tunisienne sont importants et de tendance baissière», tout en appelant à des «actions urgentes» pour maîtriser les déficits et réduire les vulnérabilités du secteur bancaire.

En 2013, la reprise de l'économie tunisienne s’est poursuivie à un rythme plus faible que prévu, avec un taux de croissance réel estimé à 2,7% alors que l’inflation a atteint 5,8% à fin octobre. Quant au déficit budgétaire, il se creuserait à 8,8% du PIB en 2013, suite notamment à l’augmentation des subventions énergétiques.