(Agence Ecofin) - Dans la 4e édition de son rapport sur la gouvernance en Afrique, la Commision économique pour l’Afrique des Nations Unies conteste la pertinence des indicateurs de perception de la corruption : « Recourir à des perceptions de la corruption et non à la corruption en tant que telle, pose un problème car la perception peut évoluer beaucoup plus rapidement que le niveau réel de corruption. » juge l’institution qui dénonce une « ambiguïté » dans la définition même de la corruption qui disqualifie les classements internationaux et comparaisons par pays : « Bien que de telles comparaisons soient possibles, elles ne sont guère utiles», estime le rapport.
Selon le rapport, la faiblesse institutionnelle qui affecte, à des degrés divers, nombre de pays africains « permet aux responsables politiques et aux fonctionnaires de détourner les ressources naturelles et d’abuser de leur pouvoir sans aucun contrôle ». L’aide internationale est également pointée du doigt : « L’aide étrangère peut jouer à la fois un rôle positif et négatif s’agissant de son impact sur la corruption au niveau national.»
Pour lutter contre la corruption, il faut avant tout, selon le rapport, favoriser la transparence et l’implication des citoyens dans la gestion publique. « L’aide étrangère doit viser expressément à établir des institutions qui favorisent la participation des citoyens aux processus de développement de leurs pays. (…) Une plus grande transparence dans l’utilisation de l’aide publique au développement est absolument indispensable. Des projets tels que l’Initiative internationale pour la transparence de l’aide doivent être appuyés et pleinement mis en œuvre par les pays africains.»
Parmi les préconisations du rapport, il s’agit également de garantir la liberté d’information, la sécurité des journalistes et des organes de presse locaux et internationaux.
Permettre aux parlements d’exercer leurs pouvoirs de contrôle démocratique sur l’exécutif est un autre élément essentiel de la lutte anti-corruption
Encourager la société civile à collaborer activement avec les législateurs, les vérificateurs et autres institutions de contrôle, vulgariser les compétences dans les domaines de la comptabilité, de la vérification des comptes et de la budgétisation décentralisée sont également préconisés.
Les flux financiers illicites sont essentiellement liés aux secteurs des ressources naturelles
« L’accès aux informations relatives aux activités des administrations publiques devrait être facilité, car cela permettrait considérablement de renforcer la transparence. Cela vaut notamment pour la passation des marchés publics, domaine très vulnérable à la corruption. Par exemple, des données sur les marchés publics facilement accessibles permettraient de calculer les coûts normalisés de ce qui est acheté, ce qui à son tour permettrait de vérifier les activités dans les cas suspects » assure le rapport.
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.