(Agence Ecofin) - La levée des quotas laitiers en Europe inquiète les producteurs burkinabè. Réunis lors des 72h du lait local, une rencontre initiée par l’Union nationale des mini-laiteries et producteurs du lait local du Burkina (UMPL/B), ils ont exprimé leur crainte de voir la production européenne envahir le marché local et les priver de leurs revenus, plus d’un an après la décision de Bruxelles de renoncer aux quotas dans le secteur laitier.
«Le lait européen est nettement moins cher que le nôtre. La levée des quotas risque de bloquer l’écoulement de nos produits laitiers. Nous souhaitons que l’Etat du Burkina Faso travaille à limiter ou juguler l’importation du lait, surtout le lait en poudre », a déclaré Mariam Diaby, secrétaire générale de l’UMPL/B. Abondant dans le même sens, René Millogo, coordonnateur national de la Plateforme d’action à la sécurisation des ménages pastoraux (PASMEP), a souligné l’impact de cette décision sur les ménages pratiquant l’élevage avant de relever : «nous sommes un pays sahélien et presque tout le monde pratique l’élevage. C’est pourquoi, nous exhortons les autorités à prendre des mesures pour protéger le marché local. En plus de cela, nous souhaitons que l’Etat investisse dans la filière lait afin de permettre aux populations pastorales de vivre de leur métier ».
L’Europe a décidé de mettre un terme à ses quotas laitiers après plus de 35 ans d’application. Bruxelles estime, en effet, que la mesure qui visait à protéger le marché de la surproduction n’est désormais plus nécessaire. L’Union européenne, qui table également sur une croissance annuelle de 2,1% de la demande laitière mondiale, indique que l’Afrique et l’Asie porteront cette demande, devenant de facto, des cibles pour les ambitions expansionnistes du vieux continent.
Aaron Akinocho
Barcelona, Espagne - Safer Food, Better Health