(Agence Ecofin) - Ernest Addison, ancien économiste au sein de la Banque Africaine de Développement, devrait rendre sa première décision de comité de politique monétaire en qualité de gouverneur de la Banque centrale du Ghana, poste qu'il occupe depuis le mois de mars 2017.
Selon plusieurs sources rendant compte de l’évolution des marchés émergents et qui citent le consensus des analystes, cette première décision devrait être une baisse des taux directeurs de la Banque centrale. Une décision qui peut surprendre au regard des défis économiques et financiers rencontrés par le pays tout au long de l'année 2016 et au début de 2017.
Mais un regard sur les dernières performances macroéconomiques apportent plus d'éclairage sur cette attente des investisseurs. Au terme du mois d'avril 2017, les exportations sont reparties à la hausse. Soutenues par les ventes d'or et une progression des revenus du cacao, elles ont atteint près de 5 milliards $, tandis que les exportations se sont limités à 3,7 milliards $.
Dans cette condition, la liquidité à l'intérieur du pays, qui est fortement dépendante de la qualité de sa position extérieure, s'offre des fenêtres d'allègement. L'excédent commercial à la fin avril était de 1,14 milliard $, portant les réserves extérieures à 8,2 milliards $, soit en hausse de 39% comparées à leur niveau du mois d'avril 2016.
Le nouveau taux directeur devrait donner plus d'indications et de compréhension, sur la confiance que le gouvernement se donne sur la situation économique. Le système financier demeure fragile, avec un encours de créances douteuses qui représente encore 19,2% de l'enveloppe globale des prêts accordés à l'économie.
L'arbitrage se situera selon certains observateurs ghanéens, entre la volonté de relancer la machine financière au service de l'économie, et améliorer le taux de transformation des ressources des banques qui est actuellement de seulement 69%, ou alors d'avancer prudemment et d'observer encore un moment jusqu'où sera maintenue la stabilité actuelle.
Idriss Linge
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