(Agence Ecofin) - Le chilien CFR Pharmaceuticals a indiqué vendredi 7 février qu’il jetait l’éponge et retirait son offre d’acquérir pour un montant de 1,2 milliard $ Adcock Ingram, la deuxième entreprise en Afrique du Sud opérant dans le domaine de la production des médicaments. « Adcock Ingram et CFR se sont concertés et sont parvenus au point de vue partagé, qu’il n’y avait aucune chance pour que la proposition de rachat fasse l’objet d’une validation en Assemblée générale extraordinaire et que l’offre ne trouverait pas l’adhésion requise de 75% des actionnaires pour qu’elle puisse se réaliser », apprend on d’un communiqué conjoint des deux entreprises.
Une option qui est devenue presque réalité lorsque vendredi dernier le groupe Bidvest qui, lui aussi avait formulé le vœu de racheter sans succès Adcock, a trouvé le moyen effectif de bloquer le rachat de cette dernière par CFR, en acquérant via une de ses filiales à 100%, elle aussi actionnaire d’Adcock, des parts portant à 32,4% son niveau global de participation au sein du capital de la firme pharmaceutique.
Selon un expert interrogé par Reuters la semaine dernière, CFR n’avait plus que deux options, soit quitter le deal, soit faire front dans le cadre d’un bataille judiciaire, en accusant la Public Investment Corporation, actionnaire majoritaire d’Adcock et actionnaire de poids chez Bidvest, de tout faire pour qu’une entreprise étrangère ne prennent pas le contrôle d’un secteur national aussi sensible que celui du médicament.
Les responsables de la PIC n’ont jamais voulu se prononcer clairement sur ce sujet. CFR avait offert de payer Adcock pour 1,2 milliard $ dont une partie serait réglée en espèce, et l’autre en actions offertes au sein de la nouvelle entité. Une partie des actionnaires voulant liquider des titres qui n’en finissent plus de baisser sur le Johannesburg Stock Exchange où l’entreprise est cotée, était d’accord avec l’offre, tandis que la PIC et d’autres gros actionnaires comme Bidvest s’y sont opposés.
Le titre Adcock a une nouvelle fois chuté et se négociait à 59,8 rands sur le marché financier sud-africain le 7 février 2014. En vovembre 2013 lorsque CFR formulait son offre, il se proposait de racheter chaque part à environ 70 rands. Une situation qui présage d’un nouveau conflit qui pourrait survenir cette fois au sein de l’actionnariat du groupe, si les partisans du rachat par CFR initient une revendication à ce propos.
Idriss Linge
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.