(Agence Ecofin) - Initialement annoncée pour le quatrième trimestre 2016, l'émission des premières obligations souveraines islamiques par le gouvernement fédéral du Nigéria, devrait finalement s'effectuer au cours du premier trimestre 2017. L'information a été donnée par Mounir Gwarzo, le directeur général de la commission des marchés financiers (Securities & Exchange Commission), lors de son point de presse trimestriel à Lagos
« L'émission de ces obligations Sukuk était effectivement prévue pour cette année, mais ils doivent travailler sur d'autres instruments et, des discussions que nous avons eues avec eux, il est probable que cela se fasse plutôt au cours du premier semestre 2017 », a fait savoir Mr Gwarzo. Le Nigeria a prévu d’emprunter quelque 5 milliards de dollars au cours de son exercice fiscal 2016, afin de financer son déficit budgétaire, et poursuivre les investissements dans les infrastructures.
Son contexte macroéconomique est effectivement marqué par la chute des prix du pétrole et une dépréciation du naira, la monnaie nationale, qui a atteint vendredi 19 août 2016, son niveau officiel le plus bas jamais enregistré (1$=350 nairas).
Pour attirer les investisseurs, les autorités nigérianes en charge de la collecte des revenus fiscaux, ont donc accepté d'accorder à l'opération, les mêmes concessions fiscales que pour l'émission d'obligations par les entreprises.Mais techniquement, les investisseurs peuvent se passer de ce genre de signal, car l’ambiance internationale, continue d’être marquée par la rareté des opportunités de placements sur des obligations générant des rendements supérieurs à 5%. Ainsi, et malgré ses défis tant économiques (récession quasiment certaine) que politiques (crise avec le Delta du Niger), les investisseurs ont continué d'afficher leur appétit pour les instruments financiers émis par le Nigéria, tout comme celles du Cameroun, du Maroc, du Sénégal ou de l'Afrique du sud, dont les dernières valeurs s'affichent à plus de 110% de leurs coupons d'émission.
Idriss Linge
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.