(Agence Ecofin) - La compagnie minière anglo-australienne Rio Tinto a annoncé, le 27 mai dans un communiqué, avoir conclu un accord avec le gouvernement de Guinée pour l’exploitation de la mine Simandou, le plus grand gisement de fer au monde qui a été au cœur de plusieurs controverses.
«Aujourd’hui est une étape importante dans le développement de cette mine de fer de première qualité, pour le bénéfice de tous les actionnaires et de la population guinéenne», a déclaré le PDG de Rio Tinto, Sam Walsh. «Le développement de ce site est une priorité nationale qui va au-delà des mines et concerne les générations après la nôtre», a renchéri le président guinéen Alpha Condé, cité dans un communiqué du groupe minier.
Rio Tinto doit désormais trouver des partenaires pour participer au financement de ce projet qui nécessite la construction d’une ligne de chemin de fer sur 600 kilomètres pour transporter le minerai des montagnes de Simandou (sud-est) vers la côte atlantique, ainsi que d’un port en eau profonde et de centaines de kilomètres de routes. Le coût global du projet est estimé à quelque 20 milliards de dollars.
Rio Tinto possédait les quatre concessions de Simandou. Mais en 2008, le régime autoritaire de Lansana Conté (1984-2008) l’avait obligé à en rendre deux, attribuées à BSG Resources (BSGR), une société minière appartenant au milliardaire franco-israélien Beny Steinmetz.
BSGR, qui avait payé la concession 170 millions de dollars, en avait revendu la moitié deux ans plus tard, pour un montant 14 fois plus élevé, au brésilien Vale. Tous deux avaient créé le consortium VGB.
Elu à la tête de la Guinée en 2010, Alpha Condé a crée un comité d’audit des titres miniers attribués sous le règne de son prédécesseur. Parmi les concessions retirées, celle attribuée à VBG. BSGR est soupçonné d’avoir versé des pots-de-vin d’au moins 3 millions de dollars à l’épouse de Lansana Conté, ce que dément vigoureusement le groupe.
Rio Tinto, de son côté, a porté plainte aux Etats-Unis contre Vale et Beny Steinmetz, estimant illégale la manière dont les concessions lui avaient été retirées en 2008.
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