(Agence Ecofin) - Durant ces dernières années, le volume de données échangées dans le monde n’a pas cessé de croître. Selon les estimations de l’équipementier en télécommunications Cisco, les capacités en termes de débit de l’Internet mondial atteindra 1,3 zettaoctets d’ici quatre ans. Cet accroissement équivaut au quadruplement de la capacité de connexion utilisée en 2011.
Le rapport insiste aussi sur l’arrivée en masse des terminaux tels que les tablettes, les smartphones et autres gadgets intelligents qui ont contribué à l’accélération des usages. « Le quadruplement du trafic internet mondial s’accompagnera aussi de la croissance du nombre d’internautes qui s’établirait à 3,4 milliards d’utilisateurs en 2016 soit environ 45% de la population mondiale », estime l’Union Internationale des télécommunications.
Pour l’UIT, dans les quatre prochaines années, la moitié du trafic internet passera par une connexion sans fil. L’Afrique n’est pas restée en marge de cette progression. Bien que le continent africain reste l’un des derniers continents à s’ouvrir aux connexions pour accélérer l’accès au boradband, ces dernières années ont été particulièrement marquées par la recrudescence des investissements pour assurer les déploiements de très grands projets.
Coopération entre opérateurs
Les différents chantiers intervenus au cours de cette dernière décennie a vu le déploiement de plus de 60 000 km de câbles sous-marins sur toutes les façades maritimes du continent. Ces déploiements représentent plusieurs milliards de dollars d’investissements, notamment financés par les opérateurs privés et par les banques et autres institutions internationales. Plusieurs consortiums nationaux et internationaux se sont constitués pour assurer le déploiement de ces réseaux. Jamais la coopération entre opérateurs nationaux ou transnationaux n’a connu pareille envergure en Afrique. Il faut reconnaitre le rôle prééminent et la capacité du secteur des télécommunications à accélérer l’intégration économique et sociale entre les peuples et leurs économies.
Le satellite relégué au second plan
Au niveau national, plusieurs projets de partage d’infrastructures ont vu le jour. Il s’agit aussi d’élargir le modèle économique pour permettre une plus grande ouverture du partage des infrastructures au delà des frontières pour faire face à la dispersion des populations et favoriser le partage des expertises dans le domaine des télécommunications.
Ces projets d’infrastructures en Afrique sont aussi une réponse que l’Afrique donne au reste du monde dans sa capacité d’adaptation et de mutation face aux enjeux des nouvelles technologies de l’information et de la communication.
En peu de temps, l’Afrique est en passe de reléguer au second plan le rôle des connexions satellite qui représentait plus de moitié des capacités des réseaux du continent. Grâce aux liaisons sous-marines, les capacités des réseaux en Afrique s’évaluent en térabits/s avec des accès au large bande, comparables à ceux des pays parmi les plus développés. Même si le maillage n’est pas encore tout à fait au rendez-vous, le continent dispose d’un réservoir de croissance parmi les plus élevé au monde.
Dynamique de croissance
En Afrique, l’arrivée des réseaux mobiles, et surtout ceux de 3ème et 4ème génération, permettront, non seulement de connecter toutes les communautés, mais aussi de favoriser une dynamique de croissance au niveau de plusieurs secteurs de l’économie nationale. Ces nouveaux déploiements lanceront également de nouveaux projets structurants de façon à soutenir encore la croissance du secteur des TIC pendant plus plusieurs années encore.
De cette nouvelle dynamique naitra un nouvel écosystème avec des entreprises qui pourront s’installer et prospérer dans les zones rurales comme dans les zones urbaines, dans les pays en développement comme dans les pays développés.
Mohamadou Diallo
Paru dans le magazine Réseau Télécom Network No 55.
Palais du Pharo, Marseille, France - Explorer, Investir, Réussir.