(Agence Ecofin) - L'indice globale S&P All Africa qui suit les performances des marchés frontières et émergents en Afrique, selon les paramètres de Standard & Poors, a affiché un rendement de 6,2%, tiré principalement par une belle prestation du Nigéria, qui a réussi avec succès une transition politique démocratique et pacifique, alors que chacun craignait des élections générales à risque. « L'élection qui s'est déroulé au Nigéria a reçu un sentiment d'enthousiasme de la part des investisseurs. Toujours au mois d'avril, une hausse des prix du pétrole a poussé le marché des actions et des obligations vers le haut pour le deuxième mois consécutif. L'indice S&P Nigéria BMI a gagné sur la période 9,8% cumulant une hausse (en dollars) de 20% depuis le début de l'année. L'indice S&P Nigerian Sovereign Bond a pour sa part gagné 4,2% », a indiqué dans une note Tim Edwards, directeur sénior pour les indices S&P Dow Jones consacrés à l'Afrique.
Il n'y a pas que le Nigéria qui a soutenu les performances des indices africaines S&P. L'Afrique du Sud aura aussi été un moteur important, avec le S&P South African Composite, qui a terminé sur une hausse de 4,6%. Les entreprises non africaines, mais cotées sur des marchés financiers locaux, qui sont regroupées autour de l'indices S&P Access Africa, ont aussi eu une belle performance, dégageant une progression de 13,2%
Dans ce schéma favorable, il subsiste quelques disparités. Le secteur de la santé n'aura pas été aussi performant que les autres en Afrique du Sud. Le Maghreb plombé par les contreperformances du marché financier égyptien et l'Afrique de l'Est qui subit la pression exercée sur le marché financier kényan (en raison sûrement des questions sécuritaires et des prises de bénéfice), ont affiché des chiffres dans le rouge.
D'un autre côté, et au delà de sa progression ces deux dernier mois, le marché financier nigérian reste assez volatile, en raison du défi que posent les prix du pétrole à son économie globale. La progression constatée est intervenue alors qu'on sortait d'un mois de mars marqué par retrait de capitaux étrangers, craignant à l'époque l'issue des élections.
Plusieurs analystes sont cependant très optimistes et soutiennent qu'au regard de la situation socio-politique actuelle, et des promesses de stabilité dans le nord-est du pays, combinés aux performances du secteur financier et de certains autres secteurs au cours du premier trimestre, le marché financier nigérian, qui était arrivé au plus bas en début d'année, ne peut désormais que progresser et sera l'objet d'attentions de la part d’investisseurs en quête de marges de progression.
Idriss Linge
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