(Agence Ecofin) - Le débat autour de la transition énergétique en Afrique continue de s’intensifier. Le mix du continent est dominé par des sources fossiles comme le gaz et le charbon. D’après PwC, le continent a même l’opportunité de combler le vide créé par la réduction des approvisionnements russes vers l’Europe.
En 2022, les exportations nettes de charbon de l’Afrique ont augmenté de 9,18 % en glissement annuel, totalisant 1,42 exajoule. C’est ce qu’on apprend du rapport AfricaEnergyReview 2023 publié par PwC qui confirme la tendance d’une augmentation de la demande de charbon africain depuis le début de la guerre russo-ukrainienne.
En effet, selon un autre rapport publié début 2023 dans la rubrique la Mine d’Infos de la plateforme de l’Agence Ecofindédiée aux professionnels (Ecofin Pro), l’Europe a commencé par chercher des alternatives aux combustibles russes et l’une de ses principales alternatives a été le charbon africain. On peut lire dans le document que les exportations sud-africaines à destination des pays européens avaient par exemple atteint 3,2 millions de tonnes au cours des cinq premiers mois de l’année 2022, chiffre qui dépassait alors les importations totales des pays européens au cours de l’année précédente qui s’élevaient à 2,3 millions de tonnes. Le Botswana a également indiqué que des clients européens l’ont contacté pour s’approvisionner en charbon.
Le charbon occupe toujours une place importante dans l’énergie africaine
Si l’on en croit les données de PwC, le volume de charbon africain exporté en 2022 représente 6 % des exportations globales de charbon. La même source indique que la production africaine de charbon a totalisé 251,07 millions de tonnes à la fin de l’année, en légère hausse de 1,19 %. Ce total représente seulement 2,85 % de la production mondiale de charbon, alors que la consommation de charbon sur le continent représente 2,46 % de la consommation mondiale.
Source : Africa Energy Review 2023 (PwC)
Sur ce graphique de PwC, on constate que le charbon arrive en deuxième position en matière de capacité de génération d’énergie du continent, derrière le gaz qui représente 43,5 %.
« Alors que la Russie réduit ses approvisionnements en gaz vers l’Europe et que l’Europe cherche à limiter sa dépendance au gaz russe, l’Afrique a l’opportunité de combler le vide, mais doit agir dès maintenant. Ce qui ressort de la récente volatilité du marché de l’énergie, c’est que la disponibilité fiable de l’énergie et la tarification sont des considérations clés pour de nombreux gouvernements dans le choix de leurs stratégies énergétiques respectives », peut-on lire dans le rapport de PwC.
De bonnes perspectives pour les énergies renouvelables
Malgré la part importante qu’occupent encore le charbon et les autres sources d’énergie fossile dans le mix énergétique de l’Afrique, il faut remarquer que si on cumule les capacités installées de toutes les sources d’énergie propre du continent, on obtient 63,9 GW, soit 25,66 % des 249 GW de capacité totale d’énergie. Le continent progresse en matière d’adoption des énergies propres, et les perspectives ont de quoi susciter de l’espoir.
Source : Africa Energy Review 2023 (PwC)
En effet, selon la Chambre africaine de l’énergie (AEC), la part des énergies renouvelables dans le mix électrique du continent africain devrait passer de 25 % en 2023 à 47 % en 2030 avant d’atteindre 62 % en 2040 et 75 % en 2050, grâce notamment à la hausse des nouvelles capacités solaires et éoliennes.
Louis-Nino Kansoun
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