(Agence Ecofin) - L’identification et la récupération des avoirs dissimulés par le clan du Colonel constituent un enjeu qui mobilise nombre de consultants, avocats et banquiers internationaux. La partie immergée de ces avoirs est estimée à 200 milliards de dollars, selon le quotidien américain Los Angeles Times. Elle est porté par des institutions financières officielles (Central Bank of Libya, Libyan Investment Authority, National Oil Corporation, Libya African Investment Portfolio, Libyan Arab African Investment Company….) dont la gouvernance et les décisions d’investissements étaient sous contrôle direct du « Guide » Kadhafi et de son premier cercle.
Mais d’après des financiers de différentes places internationales et de la région du Sahel, ces « 200 milliards de dollars officiels » ne constituent que la face visible du trésor du clan Kadhafi, qui en prévision des sanctions, et pour échapper à la surveillance des services de renseignements occidentaux, a utilisé tout un arsenal juridique pour dissimuler des avoirs plus importants à travers un réseau de trusts et fondations domiciliés dans les « paradis fiscaux ». Une partie des actifs semblent avoir été transformés en métaux précieux (or, diamant), placés dans les Banques centrales des « pays amis », voire enterrés dans des zones désertiques.
Apres la victoire et l’installation progressive des nouvelles autorités libyennes, plusieurs cabinets d’intelligence économique et de lobbying, plus ou moins liés aux services de renseignements occidentaux, tentent également d’occuper le terrain afin de sécuriser les contrats, ou les promesses de contrats, concernant le gigantesque marché de la « reconstruction » libyenne estimé à plus de 200 milliards de dollars sur 10 ans.
D’autres spécialistes de l’action clandestine, mandatés par des clients, œuvrent pour détruire toutes preuves compromettantes de leurs liens passés avec la « Grande Jamahiriya ». 42 ans d’un pouvoir absolu à la tête d’un émirat pétrolier a donné à Kadhafi les moyens de son influence et de sa politique en compromettant un grand nombre de personnes et d’institutions.
Les questions sécuritaires, la disparation et la prolifération d’armes en tous genres (AK 47, missiles Sol Air SA-24, SA-7, gaz chimique ……) inquiète bon nombre de chancelleries de la région du Sahel (Mauritanie, Algérie, Mali, Tchad, Niger, Soudan) et leurs homologues européens qui font travailler de manière active leurs réseaux d’informateurs.
Avec la disparation brutale du Colonel Kadhafi et de trois de ses fils (Khamis, Mouatassim, Saïf Al-Arab), tous les acteurs présents sur la scène libyenne tentent de s’approprier « la mémoire économique, sécuritaire et diplomatique de la Grande Jamahiriya » pour mieux comprendre, négocier et imposer leurs stratégies aux « nouveaux dirigeants » de la Lybie.
Nouveaux décideurs libyens (liste non exhaustive)
Identité |
Fonctions |
Identité |
Fonctions |
Moustapha Abdeljalil
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N°1 du CNT ; Ancien ministre de la justice de Kadhafi ; Diplômé du département Charia de l’Université de Libye ; Né en 1952 |
Mahmoud Jibril
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N°2 du CNT ; Premier ministre ; Ancien directeur du Conseil national du développement économique sous la responsabilité de Saif El Islam. Doctorat en planification stratégique de l’université de Pittsburg. |
Abdel-Hafiz Ghoga
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Vice président et porte parole du CNT ; Avocat, spécialiste des droits de l'Homme ;
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Ali Tarhouni
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Ministre du pétrole ; Economiste ;
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Mansour Saïf al-Nasr
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Représentant en France du CNT ;
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Mohammed Layas
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Co-président du fonds souverain Libyan Investment Authority |
Abdelkrim Belhaj
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Gouverneur militaire de Tripoli ; Ancien du Groupe islamique des combattants libyens |
Ali Abdelaziz al-Issaoui
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Ministre des affaires étrangères ; Ancien ambassadeur en Inde. Ancien ministre de l'Economie de 2007 et 2009. |
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.