(Agence Ecofin) - La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a demandé, le 20 février, aux pays émergents de régler leurs propres problèmes pour résister au choc provoqué par la réduction des achats mensuels d'actifs de la Réserve fédérale américaine (Fed). «Vous devez vous aussi, les économies émergentes, veiller à vos équilibres. Vous devez veiller à votre politique budgétaire, votre politique monétaire, vous devez mettre de l'ordre chez vous afin de résister à la volatilité qui peut être provoquée par la fin progressive du programme de rachats de titres de la Fed, notamment en ce moment», a-t-elle déclaré lors d'une session publique de questions/réponses pour la télévision ABC.
La cheffe du FMI, a toutefois reconnu que la sortie de la politique ultra-accommodante amorcée par la Réserve Fédérale américaine a joué un rôle dans l’apparition de turbulences sur les marchés émergents. «Un soupçon de réduction des achats mensuels en mai dernier s'est répercuté sur tous les marchés et le FMI a demandé aux autorités américaines, et notamment la Fed, de prêter attention à ce qui se passe ailleurs», a-t-elle dit. «N'allez pas trop vite et expliquez ce que vous faites», a ajouté Mme Lagarde qui s’adressait aux dirigeants de la Fed.
L'Argentine, l'Inde, la Russie, l'Afrique du Sud et la Turquie, qui ont vu leurs devises dévisser ces derniers mois, avaient reproché aux Etats-Unis de mener sa politique monétaire sans se préoccuper de dégâts collatéraux. Selon analystes, les turbulences financières qui touchent les économies émergentes sont, du moins partiellement, causées par la réduction des achats mensuels d'actifs de la Réserve fédérale américaine et les attentes d'une remontée des taux américains, qui incitent les investisseurs à sortir leurs capitaux des émergents pour les rapatrier vers les Etats-Unis.
Beaucoup plus virulent que la directrice générale du FMI, le ministre britannique des Finances, George Osborne, a, quant à lui, demandé le 20 février aux émergents d'éviter «les mises en causes et les diversions» lors de la réunion des ministres des Finances et des banquiers centraux du G20, prévue à Sydney les 22 et 23 février. «Il n'est ni exact, ni utile de blâmer les politiques monétaires des Occidentaux pour la fragilité des devises ou le volume des déficits dans les pays émergents» a-t-il martelé depuis Hong Kong dans un discours devant des hommes d'affaires.
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.