(Agence Ecofin) - Le Malawi fait partie des pays à faible revenu dont la dette est jugée insoutenable par le Fonds monétaire international. Toutefois, en août dernier, la Reserve Bank of Malawi a annoncé que le pays était en « bonne voie » pour restructurer sa dette extérieure de 1,2 milliard $.
Le Fonds monétaire international (FMI) estime que la dette publique du Malawi devrait s’établir à 81,3% du PIB en 2023 contre 75,7% en 2022. C’est ce qui ressort d’un communiqué publié par l’institution, le mercredi 15 novembre.
Dans le cadre de la deuxième revue du programme de suivi avec la participation du Conseil d'administration (PMB), le FMI a estimé que « la dette extérieure du Malawi est insoutenable et les besoins en matière de service de la dette érodent l'espace budgétaire limité ». Tout en ajoutant que tout retard supplémentaire dans l'allégement de la dette se traduirait par « des déficits de financement plus importants, qui ne pourraient alors être comblés qu'à un coût élevé et indésirable pour la population ».
Face à cette situation, les autorités malawites ont entamé des négociations pour la restructuration de la dette afin de la ramener à des niveaux soutenables. Au mois d’août, la Reserve Bank of Malawi a annoncé que le pays était en « bonne voie » pour restructurer sa dette extérieure de 1,2 milliard de dollars.
En ce qui concerne la mise en œuvre des réformes soutenues par le PMB, le Fonds a adressé un satisfecit aux autorités malawites. A la suite de quoi, un accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) de 175 millions $ pour une durée de 48 mois a été approuvé par l’institution de Bretton Woods, avec décaissement immédiat de 35 millions $. Cette FEC aura pour but d’aider les efforts de l’Etat malawite à « rétablir la stabilité macroéconomique, à jeter les bases d'une croissance inclusive et durable et à remédier aux faiblesses de la gouvernance ».
Pour rappel, ce pays enclavé d’Afrique de l'Est peine à maintenir sa croissance malgré d'importants apports d'aide publique au développement. Selon l’institution, les trois dernières années ont été particulièrement difficiles pour le pays, en raison notamment « d’une croissance stagnante et des déséquilibres macroéconomiques croissants dus à une dette insoutenable et aux effets de chocs multiples, notamment une épidémie de choléra et le cyclone Freddy, rien que cette année ».
Pour les prévisions économiques, le Fonds table sur une croissance réelle du PIB à 1,7% contre 0,8% en 2022. Le déficit budgétaire, quant à lui, devrait atteindre 3,8% cette année.
Charlène N’dimon (stagiaire)
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