Le ministre camerounais des Finances explique la non-utilisation des fonds issus du C2D

(Agence Ecofin) - Interrogé jeudi dernier, 12 juillet 2012, sur les fonds du C2D non consommés par le gouvernement camerounais et logés à la BEAC, le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, a expliqué que les procédures sont parfois complexes. C’était au terme de la visite d’une délégation ivoirienne au Cameroun venue s’inspirer des méthodes de gestion des fonds C2D, dont bénéficie le Cameroun depuis le 26 juin 2006.

« L’utilisation de ces ressources, a répondu le ministre, répond à des procédures qui partent de la maturité des projets à présenter, ensuite la passation des marchés, puis l’exécution, le suivi et l’évaluation. Nous sommes heureux de savoir qu’une bonne partie a été utilisée, mais rassurez-vous, l’éventail des projets à réaliser dans un proche avenir va nécessairement va conduire à l’utilisation du solde qui est dans le compte de la BEAC. C’est la raison pour laquelle il est constamment revu, les procédures, les marchés en question et le suivi pour faire en sorte que notre économie bénéficie de l’injection de ces ressources que l’on peut considérer comme oisives pour certains, mais qui ne représentent rien au vu des besoins que le Cameroun a en termes de réalisation des projets de développement. »

Le 31 janvier 2012, l’ambassadeur de la France au Cameroun, Bruno Gain, au cours d’une conférence de presse, indiquait que les fonds destinés à être investis dans des actions culturelles, dans le cadre du Contrat de désendettement et de développement (C2D) d’un montant de 800 000 euros, soit environ 524 millions FCfa, logés à la BEAC étaient, jusqu’ici, non consommés. « Nous espérons qu’il sera possible de se mettre d’accord avec le ministère camerounais des Arts et de la Culture dans les meilleurs délais possibles, en vue de déterminer l’affectation de ces fonds », souhaitait-il.

Coopération Sud-Sud

Plusieurs milliards de FCfa issus du C2D seraient ainsi en souffrance à la Banque des Etats de l’Afrique Centrale. En 2008 déjà, le journal Mutations faisait état de 86 milliards de FCfa en souffrance à la BEAC.

Pour la délégation ivoirienne venue s’inspirer des réussites et des difficultés du Cameroun dans la gestion des fonds issus du C2D, la mission a été fructueuse et satisfaisante.

« Le séjour de l’équipe ivoirienne visait à tirer des leçons, à apprendre de notre expérience pour mieux préparer le programme de désendettement de la Côte d’Ivoire. Il fallait s’enquérir des méthodes mises en place pour la passation des marchés, savoir comment faire en sorte que les Pme soient associées à l’exécution de ce programme, voir comment le circuit financier s’organise pour le rendre plus fluide pour faire en sorte qu’il soit injecté dans l’économie », a affirmé Alamine Ousmane Mey.

Pour lui, « on peut donc apprendre entre les pays du Sud, on peut tirer des leçons de nos insuffisances du passé et partager ces expériences avec les pays frères et amis ».

Beaugas-Orain Djoyum