(Agence Ecofin) - A Sandton, le quartier d’affaires de Johannesburg, trois chauffeurs d’Uber ont vu leurs voitures incendiées jeudi soir. L’incident est devenu presque banal, tant les heurts se multiplient en Afrique du Sud entre les taxis traditionnels et les 6000 « chauffeurs-partenaires » qu’Uber compte dans le pays. L’un deux a même succombé, en juillet dernier, dans l’incendie de sa voiture, à Pretoria.
La compagnie américaine ne cesse de dénoncer cette situation que favorise, selon elle, la passivité des autorités : « Il y a eu plus de 200 incidents enregistrés contre les conducteurs partenaires d’Uber depuis juillet, et aucune intervention ou arrestation n'a encore eu lieu. » s’indigne Alon Lits, directeur général d'Uber Afrique subsaharienne qui parle également de « guerre civile ».
Uber en appelle au ministre des Transports, Joe Maswanganyi, et au ministre de la police Fikile Mbalula, pour faire cesser ces violences, mais la concurrence de la plateforme américaine rend la situation de milliers de taxis traditionnels de plus en plus difficile, et les politiques hésitent à intervenir dans cette poudrière.
La situation est également tendue dans plusieurs grandes villes africaines où Uber revendique quelques 60 000 conducteurs : en Egypte, au Ghana, au Kenya, au Maroc, au Nigéria, en Afrique du Sud, en Tanzanie et en Ouganda.
Au Kenya, ce sont les conducteurs d’Uber qui se révoltent. En arroseurs arrosés, ils subissent une concurrence féroce de la part de plateformes locales qui leur mènent la vie dure, non seulement sur les tarifs, mais aussi sur l’adaptation des services au plus près des usages locaux. Taxify, Maramoja Taxi, Little Cabs ont repris à Uber des parts de marché significatives. En permettant à ses clients de payer via le mobile money M-Pesa, Little Cabs s’assure une percée fulgurante. Certaines plateformes locales, comme Africa Ride, en Afrique du Sud, vont même jusqu’à remettre une part de l’entreprise aux conducteurs.
Uber a semble-t-il compris que pour s’imposer durablement en Afrique, il va falloir compter davantage avec les Africains. Au Nigeria, la plateforme mondiale s’est s’associée à la plateforme locale de paiement Paga. Un premier pas.
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.