(Agence Ecofin) - Selon le rapport de la Banque Mondiale intitulé Africa's Pulse, les perspectives économiques de l'Afrique s'annoncent toujours aussi robustes entre 2015 et 2016, sauf que cette progression ne suffira pas à assurer le développement inclusif tant recherché par de nombreux pays de ce continent. « L’Afrique devrait rester, selon nos prévisions, l’une des trois régions du monde à la croissance la plus rapide et devrait poursuivre sur la lancée de ces 20 dernières années, marquées par une croissance ininterrompue », a indiqué Francisco Ferreira, économiste en chef pour la Région Afrique de la Banque mondiale, selon des propos rapporté par un communiqué officiel de l'institution en date du 8 octobre 2014.
Derrière ce tableau global, se cache cependant certaines disparités. Le rapport indique que des problèmes structurels et le manque de confiance des investisseurs ont considérablement ralenti la croissance en Afrique du Sud, deuxième économie du sous-continent. L’économie sud-africaine affichait un timide taux de croissance de 1% au deuxième trimestre 2014 en glissement annuel, son niveau le plus faible depuis la crise financière de 2009.
A contrario, constate le rapport, la croissance est restée soutenue dans beaucoup de pays à faibles revenus tels que la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie, le Mozambique et la Tanzanie. « En Côte d’Ivoire, par exemple, l’importante augmentation de la production de cacao et de riz a stimulé le secteur agricole et contribué à soutenir la forte croissance économique du pays. L’agriculture et les investissements publics (en particulier dans les infrastructures) continuent de booster l’économie éthiopienne » apprend-on.
Par ailleurs, les taux d’inflation ont progressivement augmenté dans un certain nombre de pays. Le rapport constate un pic d’inflation dans les pays en voie d’émergence qui ont connu aussi une forte dépréciation monétaire, en particulier le Ghana. « Pour quelques pays tels que le Ghana et la Zambie, la situation des finances publiques demeure fragile en raison de l’augmentation des dépenses courantes, tirées par une augmentation des salaires, et dans certains cas, de recettes plus faibles qu’attendues », fait savoir le communiqué.
Africa’s Pulse remet au goût du jour la contradiction entre croissance en Afrique et amélioration des niveau de vie sur le continent, et attribue cela au fait que la région s’industrialise peu, passant à côté d’un facteur essentiel de croissance et d’emploi. « Cette étude montre que l’extraction de ressources naturelles et le secteur des services soutiennent la croissance africaine. La contribution de la production industrielle et agricole à la croissance baisse, alors même que la plupart des travailleurs et 80% des populations les plus démunies tirent l’essentiel de leurs revenus de l’agriculture vivrière », peut lire dans le document.
le rapport souligne par conséquent, que « si l’industrie manufacturière n’est pas la panacée, il faut toutefois que l’Afrique développe sa base industrielle. L’ensemble des secteurs tireraient parti de meilleurs fondamentaux : climat des affaires favorable, stabilité macroéconomique, accès à une énergie fiable et bon marché, transports moins coûteux et main d’œuvre plus qualifiée. »
Idriss Linge
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