(Agence Ecofin) - Le rapport publié ce lundi par le groupe de réflexion basé à Washington, Global Financial Integrity (GFI), révèle que les flux de capitaux illicites dans les économies en développement sont passés de 2000 milliards $ à 3500 milliards $ en 2014. Selon le document rendu public à quelques jours du Forum économique mondial sur l'Afrique à Durban, le continent africain représente la région la plus vulnérable aux mouvements illégaux de capitaux.
« Les flux massifs de capitaux illicites présentés dans cette étude représentent des détournements de ressources de leur destination sociale dans les économies en développement et risquent d'affecter négativement la croissance économique », explique notamment le rapport.
En 2014, les fuites illégales ont progressé de 620 milliards $ pour s'établir à 970 milliards $ tandis que les entrées illégales sont passées de 1400 milliards $ en 2005 à 2500 milliards $. Ainsi, de 2005 à 2014, les sorties et les entrées illégales de capitaux ont atteint entre 14,1% et 24% du commerce des pays en développement. Le groupe de réflexion indique que l'Afrique subsaharienne arrive en tête de toutes les régions en termes d’évasion de capitaux, avec une estimation de l’ordre de 7,5 à 11,6 % du commerce global de la région.
Certains économistes du développement soutiennent que l'Afrique subsaharienne, qui s'appuie largement sur les aides au développement et les dons des pays industrialisés, est effectivement un exportateur net de capitaux vers le reste du monde en raison de ces tendances. La région composée principalement par l'Europe de l'Est et certaines anciennes républiques soviétiques, y compris la Russie, ont été, sur cette période les leaders en termes d’entrées illégales, estimées entre 12,4% et 21 % du commerce total des pays ciblés.
Les capitaux illégaux sont principalement acheminés par falsification de la facturation des exportations et des importations qui affichent des valeurs sous-évaluées dans le but de contourner les taxes ou de cacher de gros transferts d'argent. Ces capitaux auraient pu servir à investir dans les secteurs névralgiques des économies concernées.
Fiacre E. Kakpo
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.