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Ali Bongo veut diversifier ses partenaires

  • Date de création: 23 janvier 2012 11:24

La France reste encore le principal partenaire économique du Gabon mais pour combien d’années encore ? Chinois, Indiens, Turcs et même Sud-Africains occupent peu à peu des espaces dans le désormais ancien pré-carré de la France. Examen d’une révolution en sourdine.

265 millions d’euros en 2010, c’est le solde des échanges commerciaux franco-gabonais, affirme la mission économique de la France au Gabon. Ces données sont plus ou moins stables ces 3 dernières années. Paris envoie au Gabon des biens d’équipements professionnels et les produits industriels. Du Gabon part pour la France essentiellement des matières premières (pétrole, bois et minerais). Ces matières ont longtemps cimenté les longues et séculaires relations entre Libreville et Paris. Cependant, la donne change petit à petit. Mondialisation oblige, de nouveaux partenaires débarquent en force dans ce qui est encore considéré comme le pré-carré de la France en Afrique.

Il y a d’abord les Chinois. Atones depuis des décennies, les relations entre le Gabon et la Chine, nouées en 1974, se sont brusquement accélérées au début des années 2000. En février 2004, le président chinois Hu Jintao en personne a débarqué à Libreville pour donner un coup d’accélérateur. Le premier accord pétrolier fut signé avec le groupe français Total. Grâce à cet accord, un million de barils de brut devait quitter directement le Gabon pour la Chine sans escale en Europe. Mais Pékin ne s’est pas limité là. Il a acquis ses premiers blocs pétroliers via sa compagnie nationale SINOPEC. Six ans après cette offensive, la Chine revendique le 4ème ou 5ème rang des producteurs de l’or noir au Gabon grâce au rachat d’Addax Petroleum devenu SINOPEC-Addax.

La boulimie chinoise ne se limite pas au pétrole. La Chine s’est rapidement taillé une très grosse part d’un cake appelé « chantier routier ». Les compagnies chinoises volent la vedette aux traditionnelles sociétés françaises qui exerçaient un monopole de fait dans les BTP. La pénétration chinoise a été très méthodique. Pékin a conquis l’estime des Gabonais en construisant les palais (Assemblée nationale, Sénat, Maison de la Radio…), les hôpitaux et aujourd’hui les stades. Des investissements que Paris à oublié de réaliser dans le pays.

La rude concurrence des nouveaux venus
La Chine n’est pas seule. L’Inde, son rival, est aussi sur les startings blocs. Un des premiers projets de coopération indienne est la télémédecine. Les résultats ne sont pas encore spectaculaires mais le pas est franchi. Ensuite, il y a la téléphonie mobile avec le groupe Bathi Airtel. Et tout récemment Abhijeet qui a acquis plusieurs hectares dans la Zone économique spéciale (ZES) de Nkok (27 km au sud de Libreville) pour y développer des usines de transformation de manganèse et une puissante centrale électrique.

BHP Billiton s’impose également comme un sérieux concurrent de la France au Gabon dans le domaine minier. Le groupe australo-néerlandais s’apprête à lancer sa production de manganèse au Gabon. Il a récupéré les minerais d’Okondja (150 km de Franceville) abandonnés par le Brésilien CVRD. Depuis les années 60, la France, via la filiale locale d’Eramet, a toujours été l’unique producteur de manganèse au Gabon. Une partie du manganèse de BHP Billiton sera transformée localement par le groupe indien Abhijeet.

Le Gabon s’ouvre à d’autres partenaires dans le domaine de la sécurité. La Turquie et l’Afrique du Sud auraient grappillé une part du marché de fourniture d’équipements militaires. Libreville a acheté en Afrique du Sud quelques trois mirages que Paris hésitait à lui vendre. La police gabonaise utilise de plus en plus de matériel sud-africain. Des sociétés de la nation arc-en-ciel investissent également dans la sécurité privée.

L’influence diplomatique de la France
Malgré cette ouverture, la France garde une haute main sur le Gabon concernant la diplomatie. Son influence dans ce domaine reste intacte. Libreville s’aligne quasiment les yeux fermés sur les points de vue de la France, son soutien séculier sur la scène internationale. Le Gabon, alors membre non permanent du conseil de sécurité de l’ONU a voté en faveur de la résolution qui a déboulonné Kadhafi. Il s’est aussi aligné sur la position française concernant la crise ivoirienne et le vote en faveur de l’adhésion de la Palestine en tant qu’Etat à l’ONU. Libreville a grandement besoin de la France pour consolider son processus démocratique y compris sa stature auprès des bailleurs de fonds internationaux. Une dépendance qui laisse espérer à la France la préservation de sa position dominante comme à la « grande époque » de la conquérante Françafrique.

Ismaël Ngom

Article paru dans le magazine Le Quorum No 1
www.lequorum.com

 
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